Hollande : une question "vie privée", et une seule
" Avec Jean-Marc, c'est du
sérieux ". Le chef de l'Etat pourrait verser dans la déclaration d'humour pour
tourner la page. Mais ces satanées photos parues dans Closer , et sa love
affair qui a fait le tour du monde, vont sans doute plomber l'ambiance cet
après-midi dans la salle des fêtes de l'Elysée, face à une presse qui commente
ses escapades privées sans discontinuer depuis quatre jours. François Hollande,
qui a déjeuné hier avec son premier ministre Jean-Marc Ayrault pour faire le
point, était attendu depuis ses vœux télévisés sur son supposé virage social-libéral.
Il faut rappeler que la conférence de presse a été repoussée à plusieurs
reprises depuis novembre dernier, dans l'attente d'un moment plus apaisé dans
l'actualité. Plus cool. C'est un peu raté.
Comment le président va-t-il évacuer le sujet vie
privée ?
Plus il s'étendra sur le
sujet, plus il sera commenté. Il devrait donc faire bref. "Il a prévu une
déclaration liminaire d'une trentaine de minutes bien sonnées sur la politique
générale, et répondra ensuite à une question d'ordre privé, et une seule ",
explique l'un de ses proches, qui ajoute : "il ne s'étendra pas,
c'est une affaire de décence ". L'hospitalisation prolongée de sa compagne
Valérie Trierweiler incite à la retenue. La pression est
forte : le chef de l'Etat prépare ce rendez-vous crucial, à double titre, depuis
le début du week-end, à l'Elysée. Il y était encore hier, en compagnie
notamment de Michel Sapin, ministre du travail et ami fidèle. Avec un maître
mot, prononcé par un proche collaborateur de l'Elysée :
"Silence" .
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en parler ou pas?
Il peut s'en sortir par le haut ?
Bien évidemment. François
Hollande, comme son prédécesseur, est rompu à l'exercice. Un des hauts
responsables socialistes résume ainsi la situation : s'il est
brillantissime, s'il donne du sens, tout le monde se dira "il est
libéré et cette affaire ne l'a pas atteint" . Si au contraire l'ensemble
est filandreux, alors il donnera en pâture à l'opinion l'image d'un président
pris au piège. Il va donc insister sur les annonces liées à la relance économique
et à l'emploi, vous savez, les vrais sujets de fond...
Les patrons, justement, ont voulu lui mettre la
pression hier ?
Ils étaient mille cinq cents,
réunis à Lille, avec chacun une lampe électrique allumée dans la main, comme
dans un concert de rock. Pierre Gattaz, le président du Medef, a mis le deal
sur la table : un million d'embauches en cinq ans contre une baisse de
charge massive, disons une trentaine de milliards d'euros. C'est là-dessus que
François Hollande est le plus attendu aujourd'hui. Il devrait révéler le
contenu de son pacte de responsabilité aux entreprises : quelle sera la
nature du donnant-donnant, les syndicats vont-ils obtenir des garanties sur
l'emploi, face à un patronat très déterminé ? Une ministre confiait hier que
2014 était une année charnière : "Nous ne devons pas la rater, il
n'y a pas de tournant comme cela est répété depuis plusieurs semaines , dit-elle,
mais nous devons accélérer les réformes, pour nous mettre en situation pour
2017 ". Autant dire que le contenu des annonces de François Hollande cet
après-midi va peser lourd pour la suite du quinquennat. Plus elles seront
fortes, audacieuses, voire "clivantes ", plus elles éloigneront ce
sparadrap présidentiel que représente le feuilleton privé qui vient de démarrer.
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