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François Hollande se rêve en bleu

Chômage, impôts, pas de répit pour la crise depuis les européennes : la fronde s’organise au PS et le président lorgne vers le Mondial.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© RF)

 

 

 

 

François Hollande, qui déjeune à Clairefontaine aujourd’hui, est-il en train de nous rejouer Chirac 98, quand l’ancien président avait misé sur Aimé Jacquet et récolté les fruits de la victoire des Bleus de Zidane. Le chef de l’Etat, l’actuel, commence à évoquer une équipe de France de football qui devrait être pour tous « un motif de fierté, d’unité, de mobilisation... Ce qui compte, c’est le dépassement de soi », confie au Parisien Aujourd’hui en France un François Hollande en quête d’un regain de popularité, alors que la courbe du chômage ne s’inversera vraisemblablement pas avant la fin du quinquennat, selon les prévisions les plus sombres. Son intervention à 20h lundi, passée inaperçue - tous les regards étaient tournés vers l’UMP- a quand même refroidi une partie du PS. Un député se désole : « il nous a dit : j’ai entendu le message, mais je ne changerai rien. Comme Manuel Valls la veille, au soir du désastre des Européennes. Ce n’est pas avec des messages comme ceux-là que nous allons faire baisser Marine le Pen ».

Les députés PS rebelles reprennent du service ?

L’Appel des 100 est réactivé. Il ne s’agit même plus de la seule aile gauche du parti. Le collectif, qui réclame une autre voie que celle de la rigueur budgétaire, recrute au cœur du groupe PS. Il vient de un site Internet, avec pour ambition affichée la promotion d’une "politique de gauche juste et efficace". Leur compte Twitter a capté un millier de Followers en quelques heures. Et ils tiendront mercredi prochain une conférence de presse pour tenter d’infléchir la politique du gouvernement, jugée trop rigoureuse.

Qu’est-ce qu’ils proposent ?

Jean-Marc Germain, leur chef de file, député aubryste des Hauts-de-Seine, estime qu’il y a des marges de manœuvres. L’Etat est prêt à verser 41 milliards aux entreprises, il suffirait de décaler d'un an la C3S, la mesure d'allègement de la contribution sociale de solidarité des sociétés. Cela dégagerait 6 milliards, consacrés à des baisses d’impôts pour les ménages les plus modestes et aux petits retraités, il resterait quand même 35 milliards pour les entreprises. Ce n’est qu’une idée, d’autres sont sur la table. Certaines propositions pourraient faire l’objet d’amendements. Les mutins veulent donner de la voix.

C’est du anti-Hollande ?

"Le problème, ce n’est pas le président, pas question de faire du Hollande-bashing. Si nous votons tout ce qui est proposé depuis deux ans, nous sommes tous responsables de la situation", explique Jean-Marc Germain. Les rebelles vont donc amender, glaner un milliard par-ci, un milliard par-là, s’abstenir quand les textes ne leurs conviennent pas. Manuel Valls lui-même n’est plus dans une posture martiale, mais plutôt à l’écoute. Nombreux sont ceux qui avuent douter de la capacité du chef de l’Etat à les faire gagner en 2017. François Hollande doit désormais composer avec ce collectif  des cent, en espérant que ceux qui le composent aiment quand même le football.

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