François Hollande se rend en train lundi 11 mars et mardi 12mars à Dijon où il dormira à la préfecture. En président normal il donnera undiscours en mairie et ira rendre visite à quelques communes rurales. En 48 heures,il va prendre le pouls du pays et tenter une nouvelle approche avec les Françaispour sortir de la bulle dorée de l'Elysée."Quand on est à l'Elysée on est forcément un peu coupéde la réalité du pays ", déclare le sénateur socialiste, André Vallini. "Ilest entouré de gens très compétent mais cela ne suffit pas à percevoir ce qui se passe dans le pays, ce que viventles vrais gens. Il a bien fait de retourner en province. "En province pour convaincreLes Français doutent et tous les sondages les uns après lesautres le démontrent avec constance. Les Français ne font plus confiance auchef de l'Etat. Ils attendaient du changement et une reprise économique, mais àla place de cela ils ont de l'austérité et une cure de rigueur qui n'est pastotalement assumée. Un dilemme que traine François Hollande et qu'il résumeainsi à chacune de ses sorties publiques :Ce que je veux c'est qu'il y ait de l'activitééconomique, de la croissance en même temps que nous faisions de les effortsnécessaires pour réduire les déficits. Ce sera d'autant plus facile de réduirenos déficits que nous auront de la croissance.De l'optimisme, toujours de l'optimisme, c'est la marque deFrançois Hollande qui l'explique presque chaque semaine à ses ministres lorsdes conseils du mercredi. Il ne faut pas exprimer le moindre doute et aussi lamoindre divergence. Il résume d'ailleurs sa politique dans le quotidienbourguignon, le Bien Public , ce matin : "L'essentiel est d'avoir uncap et de s'y tenir. "Une petite embellie vite retombéeAprès le déclenchement de la guerre au Mali, il y a eu unepetite embellie pour le chef de l'Etat, mais elle est très vite retombée. Lamorosité économique, et l'emploi qui reste la priorité des priorités pour les Français.C'est vraiment sur le domaine économique et socialque le gouvernement est attendu. Il y a une forte attente, une inquiétude etbesoin de lisibilité. L'espoir est devant nous et c'est cela qu'il faut ,estime François Rebsamen, le sénateur-maire socialiste de Dijon.Dans la fédération socialiste de la Côte d'Or, il y a de ladéception chez les militants mais personne n'a encore déchiré sa carte."Il y a un besoin d'être rassuré. Les gens sont bienconscients que la situation n'est pas telle qu'on l'avait imaginé ",explique Michel Neugnot est le premier fédéral de Côte d'Or.Pour rassurer, François Hollande va multiplier, selonl'Elysée, ses visites de deux jours en province. L'Isère et la Drôme sont àl'étude pour les semaines à venir entre deux déplacements à l'étranger. Puis lechef de l'Etat, dans cette offensive de communication, va aussi aller à latélévision. Une longue émission avant la fin du mois de mars, pas un petitpassage au 20 heures.Il faut au moins ça pour tenter d'inverser les trèsmauvaises courbes des sondages.