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François Hollande doit-il passer la seconde?

François Hollande doit accélérer le mouvement. C'est en gros ce que réclament plusieurs proches du chef de l'Etat, il doit attaquer "un nouveau temps du quinquennat", dit Claude Bartolone.
Article rédigé par franceinfo
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Le président de l'Assemblée nationale veut que le président se
consacre maintenant au sort des Français. Il veut en finir avec la rigueur, même
s'il faut affronter l'Allemagne. Et il n'est pas le seul. Le ministre de
l'agriculture, Stéphane le Foll, veut lui aussi que François Hollande passe la
seconde, qu'il lance une "phase offensive ", axée sur
l'investissement.

Il y a deux semaines, trois ministres lui avaient demandé
d'en finir avec le "sérieux budgétaire" : Arnaud Montebourg, Cécile
Duflot et Benoît Hamon. Mais ils ont été sèchement recadrés.

Un mauvais contexte

Le contexte n'aide pas François Hollande à défendre son cap,
il n'y a jamais eu autant de chômeurs en France, plus de 3,2 millions.

Et depuis la Chine, où il vend des Airbus, François Hollande
a réaffirmé que toute son énergie était consacrée à la lutte contre le chômage.
A ses cotés : Martine Aubry dont il a fait la "représentante
spéciale" de la France auprès des Chinois. La maire de Lille prend la
lumière au point d'irriter l'entourage de la ministre du Commerce extérieur. Des
faits qui remettent au goût du jour l'hypothèse d'un remaniement avec Martine Aubry
à Matignon. Une situation qui ravirait le député aubryste Christian Paul : "C'est une voix qui porte évidemment parce qu'elle a un message, une
vision de ce que la gauche peut apporter en France et en Europe. A ce stade,
elle est nécessairement utile et disponible pour participer au débat national,
pour dessiner le bon cap.
"

Interrogée sur son intérêt pour Matignon, Martine Aubry
répond non merci, j'ai déjà donné. "J'ai déjà donné, j'ai
été numéro deux du gouvernement avec un grand portefeuille. Aujourd'hui, je
pense que nous avons un Premier ministre qui malgré les difficultés est un
homme qui est à la fois courageux, d'une immense honnêteté intellectuelle et
qui a des convictions. Je crois que la politique c'est cela. Moi, je soutiens
absolument le travail fait par Jean-Marc Ayrault et il faudrait lui faciliter
la tâche.
"

Pas de remaniement

De toute façon un remaniement n'est pas à l'ordre du jour,
pas tout de suite et puis François Hollande n'a pas l'intention de se séparer
de Jean-Marc Ayrault.

Voilà qui ne va pas calmer les ardeurs de certains
socialistes, qui réclament ce sursaut, ce virage à gauche, la fin d'une politique
sociale démocrate à la Schröder, avec ou sans Martine Aubry. Il faudra changer
de cap estime Emmanuel Maurel, leader de l'aile gauche du PS.

"La question ne se pose pas aujourd'hui en terme de
personne. Ce qui est prioritaire c'est le choix du sursaut, le choix d'une
nouvelle étape. Cette nouvelle étape est incarnée par des hommes et des femmes,
il y en aura des nouveaux, il y en a qui sont déjà là. François Hollande a été
le peuple de gauche et donc évidemment il y a une réponse à apporter qui puise
sa source dans les valeurs de la gauche.
"

Un autre courant prend la parole, anti Aubry, pro Hollande.
Neuf élus socialistes ont écrit une tribune au lance-flammes contre un parti
socialiste "timoré qui semble s'excuser de la politique menée par le
gouvernement
". Jean-Marie Le Guen a signé la tribune, le député de Paris
soutient totalement le sérieux budgétaire de François Hollande.

"Je ne crois pas que d'être à gauche c'est d'être dans
le déni de la réalité ou dans la faiblesse de l'avancée. Ce n'est pas une
politique qui baisse les bras et qui se contente de dire que l'on peut creuser
les déficits.
"

Entre "sérieux budgétaire" et déficits assumés,
le PS se divise. La ligne de fracture s'installe au sein du gouvernement et les
partenaires verts et communistes se posent des questions sur leur présence au
sein de la majorité.

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