Quand François Hollandeétait dans l'opposition, il n'avait de cesse de critiquer les choix de sesprédécesseurs pour tous les postes de pouvoir et de contrôle. Ainsi en mars2012, voilà ce que disait le candidat Hollande :"A l'avenir les hauts fonctionnairesseront nommés sur leur compétence et leur expérience. Et la seule loyauté quileur sera réclamée sera celle à l'égard de l'Etat..."Sauf qu'après sept mois depouvoir, François Hollande a nommé au sein des principales administrations dupays en matière de sécurité, de finance, de justice ou d'éducation, soit devieilles connaissances de science-po et de la fameuse promotion Voltaire del'ENA ou des hommes et des femmes marqués politiquement à gauche...A l'Elysée : le secrétairegénéral est un préfet "voltairien", la directrice de cabinet du présidenta fait les mêmes études dans la haute administration : le recteur de l'une desplus grosses académies, Versailles, est "voltairien" tout comme lepréfet de l'une des régions les plus convoitées, l'Aquitaine, et un ambassadeuren Afghanistan chargé du départ des militaires français. Dans les instanceséconomiques : Jean-Pierre Jouyet, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, adésormais la main sur la BPI et le fonds stratégique d'investissement, il estaussi "voltairien".Mais par exemple pour le CSA,comment la nomination d'Olivier Schrameck est-elle justifiée?Comme d'habitude en pareilcirconstance. Certes il a été directeur de cabinet de Lionel Jospin mais c'estpour ses qualités qu'il a été choisi. La porte-parole du gouvernement NajatValaud-Belkacem affirme qu'il "ne s'agit nullement d'une nomination politique. Onne peut pas lui faire de procès d'intention..." Le président de l'assembléenationale, le socialiste Claude Bartolone qui a lui aussi un pouvoir denomination défend aussi ces choix et se défend de choix partisans. Mais le problème n'est pasun problème de compétence pour le politologue et enseignant à Sciences-Po, StéphaneRozès. Le problème, c'est l'impression que laissent ces nominations :"Sipersonne ne mettra en cause l'intégrité d'Olivier Schrameck, son histoire fait qu'on ledécodera comme une récompense à un ami ..." A l'UMP, ça n'a pas manqué. Ily a eu quelques réactions. MichèleTabarot, la secrétaire général du parti s'étonne par exemple qu'après avoirdonné autant de leçons à la droite sur les nominations de hauts fonctionnairesFrançois Hollande ait décidé de nommer l'ancien directeur de cabinet de LionelJospin à la tête du CSA...L'ancien ministre BrunoLe Maire s'est fendu d'un tweet moqueur:Des critiques qui sont aussiassez vives de la part du Parti de gauche. Son secrétaire nationalFrançois Delapierre dénonce un "double système assez détestable"entre "petites castes ". La prochaine nomination quifera réagir, on peut déjà vous la donner. ce sera celle de Jack Lang,ancien député, ancien ministre de François Mitterrand et battu aux dernièreslégislatives. Il sera nommé dans 15 jours à la tête de l'Institut du mondearabe. Et ce sera le choix de l'Elysée...