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De la démission de Cahuzac à la mise en examen de Sarkozy

Un nouveau coup de tonnerre : 48 heures après la démission forcée de Jérôme Cahuzac, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt. Cette mise en examen ouvre la voie à un renvoi devant un tribunal correctionnel.
Article rédigé par franceinfo
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On n'en est évidemment pas là,
l'ancien président de la République est présumé innocent. Mais sa mise en cause
complique grandement un éventuel retour, lui qui est officiellement retiré des
affaires politiques, mais reste en coulisses très actif. C'est donc un coup dur
pour tous ceux qui attendaient, voire préparaient activement son retour.

En politique comme ailleurs, la meilleure défense, c'est

l'attaque

Dès hier soir, et encore plus ce matin, les proches de Nicolas
Sarkozy dénoncent l'acharnement dont l'ancien président serait victime. C'est le
cas du député UMP des Alpes Maritimes et ancien ministre Thierry Mariani :

"Je suis sceptique. Le motif de la mise en
examen c'est abus de faiblesse. Est-ce que sincèrement on imagine Nicolas
Sarkozy allant essayer de tirer je ne sais quoi à une vieille dame
affaiblie ? Très sincèrement cela me semble surprenant et tiré par les
cheveux. On peut se poser la question de savoir s'il n'y a pas par moment un
acharnement de certains vis-à-vis der Nicolas Sarkozy.
"

Acharnement, manipulation, même. "Je ne crois pas au
hasard du calendrier. La semaine où on a l'ouverture d'une information
judiciaire contre Cahuzac, il y a cette mise en examen qui rien ne laissait
présager et qui tombe contre l'ancien président de la République. A un moment,
où tous les sondages le montrent, les Français lui font à nouveau confiance
",
déclare le député UMP de Haute-Loire et ancien ministre Laurent Wauquiez.

Laurent Wauquiez, l'un des rares à droite à avoir lâché ses
coups contre l'ex-ministre socialiste Jérôme Cahuzac, contraint à la démission
il y a trois jours. Les autres responsables de l'opposition ont observé une
retenue notable, tout comme, pour l'instant, les responsables de la majorité à
l'égard de Nicolas Sarkozy.

"Sous cette présidence, la justice travaille en toute
indépendance et il faut souligner que les mises en examen ne sont pas des
condamnations et que l'on est présumé innocent. Nicolas Sarkozy, comme
n'importe quel citoyen dans cette situation, bénéficie de cette présomption
d'innocence
", rappelle  David
Assouline, porte-parole du parti socialiste.

La gauche à la dent plus dure

Le député
écologiste Noël Mamère, grand pourfendeur de la Sarkozie, dénonce une entrave
constante à la justice sous le précédent quinquennat. "On aurait dû
savoir la vérité beaucoup plus vite. On est dans un pays qui ressemble à une
République bananière, on s'étonne de la mise en examen de Nicolas Sarkozy qui
pendant des années à tout fait pour empêcher cette affaire. Il y en aura d'autres
qui sortiront.
"

Parmi ces autres dossiers dont parle Noël Mamère, l'affaire Karachi
mais aussi l'affaire Tapie-Lagarde dans laquelle Nicolas Sarkozy est également
cité, le dossier des sondages de l'Elysée et la possible annulation des comptes
de sa dernière campagne.

Deux tremblements de terre en une semaine, ça commence à
faire beaucoup

Après Cahuzac, Sarkozy, chacune de ces mises en cause  devrait connaître des répliques dont
l'ampleur est pour l'heure impossible à estimer. Ils sont tous deux, on le
rappelle, présumés innocents, mais le soupçon pourrait empoisonner les prochaines
échéances électorales.

Pour l'heure, le Front National fait profil bas, à
l'image de son vice-président Florian Philippot : "C'est
particulièrement choquant l'avis de faiblesse. Je considère que c'est une
première étape, maintenant il faut surtout que la vérité vienne. Nicolas
Sarkozy nous avait promis la République exemplaire et j'espère qu'on la fera au
moins un tout petit peu par cette avancée judiciaire.
"

Le Front National, qui n'a pas besoin d'en rajouter. Il a
juste à attendre, pour éventuellement capitaliser aux prochaines municipales.

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