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De l'annonce du changement au temps des réformes

La première vraie semaine de travail débute pour le gouvernement socialiste. Après passations de pouvoirs et photo de famille la semaine dernière, François Hollande et l'équipe ministérielle dirigée par Jean-Marc Ayrault entrent dans le vif du sujet : le calendrier des réformes.
Article rédigé par franceinfo
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Rien à voir avec Mitterrand en 81.
Souvenez-vous : l'abolition de la peine de mort, les radios libres, la
dépénalisation de l'homosexualité, la retraite à 60 ans, 5eme semaine congé
payé, les 39 heures, l'augmentation du SMIC, du minimum vieillesse, des
allocations familiales... L'état de grâce avant le tournant de la rigueur.

Trente et un ans plus tard, la donne a
changé. Pas question pour François Hollande de calquer sa copie sur celle de
son modèle. Exit le ré-enchantement du rêve français. La réalité est passée par
là. Une réalité économique et sociale qui n'empêche pas de tenir ses promesses,
les 60 propositions du candidat devenu Président. Certaines d'entre elles ont
été rappelées lors des passations de pouvoir la semaine dernière, comme le
retour à la retraites à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans
et qui ont toutes leurs annuités, mesure emblématique évoquée par Michel Sapin,
le Ministre du travail.

Retraites, réforme fiscale, emploi... Voilà
donc quelques-unes des priorités du gouvernement. Mais que sait-ont précisément
du calendrier ?

La réforme fiscale ce sera pour cet été avec
notamment la fameuse tranche d'imposition à 75% pour les plus riches. Elle sera
examinée lors de la session extraordinaire du Parlement qui se réunira à partir
du 3 juillet avec un programme chargé : suppression de la TVA sociale, loi pour
séparer les activités bancaires de dépôt et de spéculation. Mais c'est aussi en
juillet que le gouvernement lancera ses principaux chantiers sociaux lors d'une
conférence pour la croissance et l'emploi et qu'il ré-examinera les effectifs
de l'éducation nationale pour la rentrée. Mille profs devraient notamment être
recrutés, alors que François Hollande a promis 60.000 postes dans l'éducation
au total sur le quinquennat.

Avant ça, c'est par décret que la
rémunération des patrons dans les entreprises publiques devrait être plafonnée.
Décret également, dès ce mercredi sur l'allocation de rentrée scolaire : +25%. C'et
380 millions d'euros par an. Bref, l'heure est aux bonnes nouvelles. Un peu
facile, estime le secrétaire général adjoint de l'UMP Hervé Novelli : "Il
y a une intention évidente de prendre des mesure d'accroissement de
rémunération ou de distribution qui sont censées être populaires. Je ne suis
pas sûr que les Français s'y laissent prendre. On voit bien qu'on est plus dans
des mesures qui sont censées faire gagner les élections législatives que dans de
véritables mesures de fond
", commente-t-il.

Faux répond le PS, tout en reconnaissant que
les mesures les plus sensibles arriveront après les législatives. "Il y
aura très certainement un certain nombre de Français qui devront faire un
effort supplémentaire, je pense en particulier à la réforme fiscale. Là, pour ces
personnes (les plus riches), cela risque d'être plus dur demain. Sinon, pour
tous les Français, ils auront l'assurance que les mesures qui seront prises
seront sont des mesures qui seront marquées au sceau de la justice
",
assure Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis, pressenti pour succéder à
Jean-Marc Ayrault comme patron du groupe socialiste à l'Assemblée.

Et parmi les autres dossiers épineux à
gérer, les retraites, dont parlait Michel Sapin. Le décret sur le retour
partiel à la retraite à 60 ans devrait arriver un peu plus tard que prévu : fin
juin début juillet. Le temps de la concertation avec les syndicats. Mais on
sait déjà que la mesure coûtera 1 milliard d'euros par an pour 150.000
personnes concernées. Une note salée en période d'orthodoxie budgétaire. 

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