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"Crise politique" et "tous pourris" en réaction à la démission de Jérôme Cahuzac

La démission de Jérôme Cahuzac, visé par une information judiciaire pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, est le fruit d'une décision express puisque le sort du ministre du Budget a été scellé en trois heures. Trois petites heures pour limiter la casse mais, dans l'opinion, le mal est peut-être déjà fait.
Article rédigé par franceinfo
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Jérôme Cahuzac est celui qui
administre aux Français, comme à ses collègues, une cure d'austérité sans
précédent. Les milliards d'économies demandés aux ministres, c'est lui. Le "père
la rigueur" qui a décrété les hausses d'impôt, c'est lui. Père la rigueur, mais
peut-être pas père la morale. Voilà une contradiction qui peut faire très mal
dans l'opinion.

Que le gouvernement soit
impuissant face à la crise, passe encore. Qu'il ne soit pas irréprochable sur
le plan moral, voilà qui risque de coincer, voire d'aider un Front national
déjà porté par la crise économique. En témoigne ces premiers mots de marine le
Pen, la présidente du FN, qui, très vite, attaque le gouvernement et, au-delà,
la classe politique dans son ensemble. C'était sur France info, hier soir :

"Il est fragilisé par
ses résultats pitoyables dans tous les domaines... Pas tous pourris mais presque!"

"Tous pourris" :
le procès est devenu classique. Il irrite fortement les partis de gouvernement,
à l'image de l'ancienne ministre sarkozyste Nadine Morano :

"Ce n'est pas parce que
quelqu'un a des problèmes avec la justice que tout le monde est à mettre dans
le même sac!"

Des propos dont le député de
Savoie et ancien trésorier de l'UMP, Dominique Dord, reconnaît néanmoins la
portée dans l'opinion. D'où son inquiétude :

"J'espère que ce n'est
pas vrai et si c'est vrai, c'est triste pour nous tous".

la droite, pour sa part, observe
une notable retenue vis-à-vis Jérôme Cahuzac, poids lourd du gouvernement,
boxeur de première catégorie dans une équipe souvent taxée d'amateurisme et
homme au talent politique reconnu, y compris donc par l'opposition.

La majorité, elle, rappelle
le principe de présomption d'innocence, rend hommage au travail du ministre
démissionnaire et s'inquiète, elle aussi, des répercussions de cette affaire
dans l'opinion.

Philippe martin,
vice-président du groupe socialiste à l'assemblée nationale :

"Lorsque les Français
se diront que la droite puis la gauche échouent à apporter des solutions à
leurs problèmes, ils seront tentés de regarder vers ceux qui n'exercent jamais
de responsabilités".

Les mains propres, c'est ce
que revendique Olivier Besancenot à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Pour
l'ancien candidat à la présidentielle redevenu simple militant du NPA, cette
crise peut déboucher sur du positif.

"Une crise politique de
cette envergure, cela peut déboucher sur le meilleur comme sur le pire".

Changer le job, changer la
façon de faire de la politique, présider autrement, c'était aussi le programme
de François Hollande avec la "République exemplaire" promise pendant la campagne
présidentielle.

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