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Clément Méric et les politiques : à chacun sa cible

Entre indignation, récupération, et instrumentalisation, toutes les formations politiques ont réagi très vite à la mort d'un militant d'extrême gauche. Beaucoup de réactions et beaucoup d'accusations.
Article rédigé par franceinfo
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Au-delà des condamnations, chacun a désigné un ou des
responsables et de préférence son ennemi politique. Personne, et cela saute aux
oreilles, n'a oublié une seule seconde de faire de la politique depuis ce
drame.

L'extrême gauche

Une première accusation très nette, très clair, celle
d'Olivier Besançenot du NPA, du Nouveau Parti Anticapitaliste : "Le
combat continue contre tout ce qui fait le lit de l'extrême droite, tout ce qui
part de nos petits renoncements, de nos grandes désillusions, voire des grandes
trahisons en cours. L'extrême droite se nourrit des renoncements de la gauche
quand elle est au pouvoir. Hasta la victoria siempre. No pasaran.
"

Olivier Besançenot le seul qui a eu du succès hier lors du
rassemblement à la mémoire du jeune militant. Alexis Corbière du Parti de gauche
a été hué, accusé de récupération. Pour lui, le responsable c'est le ministre
de l'Intérieur Manuel Valls : "J'ai un peu le sentiment que de la
part du ministre de l'Intérieur actuel c'était une façon pour lui de décrédibiliser
les partisans des manifestations pour tous contre le mariage homosexuel. J'observe
que ces groupuscules n'ont pas été neutralisés par la police. Il y a une
responsabilité, on a trop laissé ces groupes exister.
"

Comme chacun, et ce matin c'est particulièrement flagrant,
accuse son voisin placé à sa droite.

Au Parti socialiste, le responsable c'est donc l'UMP désigné
clairement par Harlem Désir le patron du PS : "Que toutes les forces
politiques, républicaines sachent établir une nette coupure à l'égard des
discours extrémistes. Je demande à ce qu'il y ait un bloc républicain face à
cette violence d'extrême droite. Le temps des ambiguïtés à l'égard de l'extrême
droite est terminé.
"

Manuel Valls le ministre de l'Intérieur répond aussi et
désigne les groupuscules qui ont profité de la Manif pour tous pour mener des
actions violentes. Le Premier ministre lui a demandé de "mettre en
pièce", selon les propres mots de Jean-Marc Ayrault, ces groupuscules.

Qui désigne-t-on à l'UMP ?

Jean-François Copé le président du parti répond à la gauche,
là aussi sans forme d'accusation : "Je veux dire très solennellement
que l'UMP n'acceptera aucun amalgame, aucun raccourci douteux, aucun procès d'intention.
Je condamne tous ceux qui voudraient instrumentaliser cet évènement odieux à
des fins politiciennes. Le devoir de chacun est d'avoir la pudeur et la décence
de tenter de ne pas récupérer, de manière partisane, ce drame.
"

La droite de la droite

Le député Front national Gilbert Collard boucle parfaitement
notre tour car il renvoie à l'extrême gauche : "Il y a un climat délétère
en France et je dis que ce climat est entretenu par de la violence verbale.
Quand Jean-Luc Mélenchon parle de casser le cul de Marine Le Pen, quand un élu
du Front de gauche dit qu'il faut briser les os de Marine Le Pen, on est dans
une espèce d'aquarium de violence, à l'intérieur duquel il y a des tempêtes
sociales. C'est notre devoir de rappeler tout le monde au calme.
"

Dans cette collection de réactions et d'accusations, le
ministre de l'intérieur Manuel Valls a émis un vœu ce matin : "Que
tous les français, tous les responsables politiques se rassemblent" parce
que l'essentiel est en cause.
" Après tout cela l'union nationale n'est pas
encore pour aujourd'hui.

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