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Chômage : le gouvernement accusé de faire diversion

Les chiffres du chômage de février vont tomber ce mardi soir. Ils pourraient emporter un record dont la France se passerait bien : celui du nombre de demandeurs d'emplois inscrits. Et alors que la situation s'aggrave, le gouvernement est accusé de caler sur le front économique et social et de faire diversion au parlement pour tenter de le cacher.
Article rédigé par franceinfo
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"Contre
le chômage, on a tout essayé
". Ce terrible aveu de François Mitterrand
il y 30 ans, le gouvernement a fait jusqu'ici tout ce qu'il pouvait pour
l'éviter. Mais l'agenda du parlement semble y revenir entre les lignes. Après
le budget 2013, les emplois d'avenir, les contrats de génération, le rythme des
grands textes économiques et sociaux semble se ralentir. Alors même que le
nombre de chômeurs approche des 4 millions, Le ministre du Travail, Michel
Sapin avait prévenu : il faudra du temps : "Les chiffres du chômage seront mauvais pendant encore plusieurs mois. le temps que notre politique fasse son effet ".

Les députés et les sénateurs ne vont pas se tourner les pouces pour autant.
Mais pour Christian Jacob, le président des députés UMP, le gouvernement
s'éloigne de l'essentiel : "On va passer 6 mois entre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, sur quatre projets de loi constitutionnels, également sur la réforme des mode de scrutin pour les élections municipales, les cantonales, les européennes. C'est à dire qu'on a un gouvernement et un président de la République qui occupent le temps parlementaire à parler de tout, sauf de l'économie et du social ".

Avec ce thème de la diversion, l'opposition a trouvé un nouvel angle d'attaque
qu'elle martèle comme elle l'a fait il y a quelques mois avec l'amateurisme,
avant une interruption des programmes pour cause d'explosion interne. Et le
député UMP des Alpes-maritimes Eric Ciotti complète et accuse le
gouvernement de clientellisme : "On a l'impression que ce gouvernement veut satisfaire ici et là des clientelles, qu'il met des rustines sur une politique qui prend l'eau de toutes parts. Très clairement, cette hésitation marque l'impuissance de ce gouvernement ".

L'ANI examiné début avril

L'accord interprofessionnel sur l'emploi, l'ANI, négocié entre les partenaires
sociaux sera tout de même examiné à partir du 2 avril. Mais cette fois, c'est par la gauche que l'accusation de diversion revient :
les communistes et la gauche du parti socialiste sont plus opposés à ce
texte. Ils veulent l'amender. Du coup, pour le député communiste André
Chassaigne, le gouvernement s'amuse au donnant-donnant avec sa majorité : "J'ai le sentiement que pour que les députés de la majorité votent ce texte, on présente toute une série de textes où ils pourraient s'exprimer davantage et présenter des amendements ".

Pour le député socialiste Thierry Mandon, l'accusation est injuste. 80% des
textes examinés jusqu'ici étaient axés sur l'économie ou le social. Et ces
thème figureront dans les projets de loi à venir, y compris ceux qui paraîssent
totalement politiques, comme la réforme constitutionnelle : "Il y aura dans la réforme constitutionnelle la reconnaissance dans la Constitution du rôle que peuvent jouer les partenaires sociaux pour produire de la loi en matière de négociation du travail. C'est donc là aussi une façon de leur donner des dispositifs nouveaux soutenant l'activité ".

Mais le gouvernement, comme l'opposition,sans le retour de la croissance, les lois ne peuvent pas grand chose. Mais là, ce n'est pas au Parlement que ça se décide.

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