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Budget : l'armée prépare sa défense

Au moment où la France est engagée au Mali, les cercles militaires et industriels, relayés par des parlementaires de tout bord, redoutent des coupes sévères dans le budget de la Défense.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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A les écouter, ce que prépare le gouvernement, c'est
Waterloo, Juin 40 et Diên Biên Phû réunis. Une apocalypse financière. Bercy,
qui cherche partout des sous, a bien l'intention d'aller en chercher dans la
poche des militaires. Ce qu'avait d'ailleurs confirmé, en début d'année, à
Orléans, lors de ses voeux aux armées, François Hollande, tout en minimisant
les inquiétudes.

Chacun connaît les exigences de la période. Le
ministère de la Défense participera à l'effort national au même niveau que les
autres ministères. Pas plus, pas moins.

Un effort à quelle hauteur ?

Le budget s'élève à ce jour à 31 milliards, 1,5% du PIB. Deux
options se dégagent :

Une optimiste : ce ministère n'est pas plus concerné
qu'un autre et limite donc la casse.

Une pessimiste, d'où ce travail de lobby parlementaire
depuis quelques jours dans les médias. Un budget ramené à 1,1% du PIB qui se
traduirait par des suppressions d'emplois, des disparitions de régiment et le
report ou l'arrêt de programmes d'armement.

Au Sénat, c'est la mobilisation générale pour sauver ce qui

peut l'être encore.

*** Le socialiste Jean-Louis Carrère, président de la
commission de la Défense : "
Certains scénarios sont très
préoccupants. Il y a déjà eu plus de 50.000 postes supprimés et ils peuvent
signifier 50.000 postes de plus.* "

A l'exception des écologistes, tous les groupes du Sénat
menacent déjà de ne pas voter un budget de la Défense en baisse.

A l'Assemblée nationale, également, on prépare la

contre-attaque au cas où.

Pour l'instant, c'est surtout l'opposition qui monte
au front. Dès qu'un régiment sera menacé de disparaître dans une
circonscription de gauche, la donne changera. Donc la contre-attaque est
préparée avec un argument presque imparable que développe le député UMP
Philippe Meunier :

"L'Etat est là pour protéger les Français et l'indépendance
nationale. Donc la priorité doit être donnée à ces budgets régaliens. La question
est de mettre les moyens pour assurer la protection des Français et nous savons
que les moyens ont besoin d'être renforcés.
"

Il y a, cela dit, des élus qui s'interrogent sur les
dépenses militaires, et notamment la sacro-sainte dissuasion nucléaire qui
engloutit chaque année plus de trois milliards. Ces élus sont Verts et leur
responsable à l'Assemblée, François de Rugy, s'en explique.

"Si on
déclare totalement intouchable l'arsenal nucléaire cela va consommer énormément
de budget. On va se priver de toute marge de manœuvre dans les équipements d'un
certain nombre de secteur de la Défense nationale.
"

Dans quelques jours, François Hollande recevra le
"Livre blanc" qui dessine la stratégie de notre pays en matière de
sécurité. Un document qui servira de base à une loi de programmation militaire
prévue pour cet été.

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