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Bayrou sur la loi Travail : le gouvernement "est enfermé dans une impasse"

Blocages, méthode Hollande, Juppé/primaire à droite, François Bayrou, président du MoDem, était l'invité de France Info vendredi matin.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (François Bayrou, président du MoDem © RADIO FRANCE/Jean-François Achilli)
L'interview intégrale de François Bayrou

Face à une mobilisation contre la loi Travail qui ne faiblit pas, que peut faire le gouvernement ? "Pour l'instant on n'aperçoit pas de sortie parce que toute sortie qui serait offerte serait en direction de la CGT et ça veut dire aussi que le gouvernement abandonnerait et ses positions et ses alliés de la CFDT ", a estimé vendredi sur France Info, François Bayrou, président du MoDem. La façon dont est gouverné le pays "ne peut pas durer comme ça. Ces institutions et cette pratique du pouvoir, qui conduit inéluctablement au blocage, tout le monde voit bien que ça ne peut pas résoudre les problèmes qui se posent à nous ", a réagi le maire de Pau. 

S'il reconnaît que "le gouvernement ne peut pas faire autrement que de résister sur le texte qu'il a proposé ", François Bayrou a estimé qu'on n'apercevait pas de "sortie de crise sans qu'il y ait recul. C'est le dilemme dans lequel le gouvernement est enfermé ." Certains parlent d'un référendum pour sortir de la crise, mais "je ne crois pas que le président de la République se risque à un référendum aujourd'hui. Ce qu'il y a de plus vraisemblable c'est qu'on cherche un compromis qui offre une porte de sortie. Cette porte de sortie conduirait inéluctablement à la démission du gouvernement de Manuel Valls. C'est ça le problème qui se pose ," a expliqué sur François Bayrou. "On est enfermés dans une impasse qui, pour le gouvernement et le Premier ministre, a une signification menaçante ."

"Nos institutions conduisent inéluctablement à des affrontements "

Le 6 octobre 2015, François Hollande prônait le dialogue social. Aujourd'hui, "on en est très loin, on est très loin de tous les dialogues, pas seulement du dialogue social ", a estimé vendredi François Bayrou. "Nous sommes le seul des pays continentaux européens dans lequel aucun accord ne se trouve possible. Comme il n'y a aucun dialogue, aucune prise en compte, aucun respect réciproque, parce que nos institutions conduisent inéluctablement à des affrontements, alors nous sommes dans le blocage ", a jugé le maire de Pau.

Primaire de la droite : "Je ne suis pas sûr qu'il y ait du centre dans cette primaire "

La plupart des candidats déclarés à la primaire de la droite défendent des programmes très libéraux, très éloignés du centre. Et cela devrait le rester selon François Bayrou. "Je ne suis pas sûr qu'il y ait du centre dans cette primaire ", a-t-il estimé vendredi. "J'ai pour Alain Juppé de l'estime et je le soutiendrai s'il est choisi. Il a voulu aller dans le mécanisme de la primaire, moi je redoute le mécanisme de la primaire. C'est une différence d'appréciation entre nous. Cela n'empêche pas que ce soit celui qui apparaît comme pouvant le plus rassembler le pays dans un  moment où le pays a un très grand besoin de rassemblement ", a jugé le maire de Pau.

En ce qui le concerne, François Bayrou a choisi de mettre sa candidature pour 2017 en retrait. "Quelqu'un qui a un socle électoral important puisse dire 'Je ne mets pas mon sort en premier', ce que je mets en premier c'est l’intérêt du pays et qu'il y a des moments où lorsqu'une personnalité peut être rassembleuse, je tends la main et je peux travailler avec cette personnalité. Je respecte ma parole ", a martelé le président du Modem. En revanche, en cas de défaite d'Alain Juppé à la primaire de la droite, "je prendrai mes responsabilités ", a affirmé François Bayrou.

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