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Baromètre TNS Sofres : Marine le Pen s'installe

31% des Français envisagent de voter pour le FN à l'avenir. C'est l'un des enseignements de notre baromètre TNS Sofres sur l'image du Front national, réalisé pour France Info, le Monde et Canal+, que vous nous détaillez ce mercredi matin.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Cette enquête révèle que les idées du FN s'installent dans les
esprits : 34% des Français se disent d'accord avec elles, ce qui est le
plus au niveau atteint depuis 1984. Même si les solutions proposées ne sont pas
jugées crédibles.

Dans le détail, pour 71% des personnes interrogées, on ne
défend pas assez les valeurs traditionnelles de la France. Ensuite, pour 68%,
la justice n'est pas assez sévère avec les petits délinquants. Il y a trop
d'immigrés en France, 55%. Trop de droits accordés à l'Islam et aux musulmans.
En revanche, sur le rétablissement de la peine de mort et le retour au Franc,
l'adhésion est faible, autour de 30% seulement. Pour faire simple, la sortie de
l'Euro, mais aussi la préférence nationale ne font pas recette : il y a un
déficit en matière d'idées nouvelles pour résoudre les problèmes. D'accord avec
le constat mais pas avec les solutions proposées.

Ce
sondage est à la gloire de Marine le Pen.

L'adhésion accrue aux idées frontistes tient essentiellement
à la personnalité de sa présidente, sa capacité à rassembler au-delà de son
camp, qui a progressé de 44 à 58% au sein de l'UMP. La patronne du FN cultive
l'image d'une patriote aux idées traditionnalistes, éloignées de l'image
sulfureuse du dirigeant d'extrême droite cultivée par son père. Pour 81% des
personnes interrogées, elle est perçue comme volontaire. En revanche, son image
reste contrastée, jugée ni chaleureuse, ni sympathique et n'inspirant ni
confiance, ni honnêteté, pour une courte majorité de Français. C'est le verre à
moitié plein ou à moitié vide. Ceci étant, pour 58% des sondés, elle comprend
les problèmes quotidiens des Français : un atout réel par les temps qui
courent, au vu du désamour qui frappe la classe politique.

La
droite traditionnelle a du souci à se faire.

Cette enquête parle aussi de l'état de la droite en général,
avec un mot clef : porosité. Même si le FN reste considéré comme un parti
qu'il faut combattre, 40% des sympathisants de l'UMP – 30% sur l'ensemble des
Français - envisagent des accords locaux au cas par cas avec lui. Et ça c'est
nouveau. Le contexte d'inquiétude en matière de chômage, d'insécurité, sur fond
de polémiques sociétales, joue en la faveur du Front National. Marine le Pen
fait le pari de finir en tête des Européennes. Mais elle ne pourra aligner qu'au
maximum cinq cents listes aux municipales, sur les trois mille villes qui
comptent. Une chance pour l'UMP, qui rencontre depuis sa défaite à la
présidentielle un problème de leadership, ce que souligne en creux cette
enquête. Seul Nicolas Sarkozy semble être aujourd'hui en mesure de freiner la
dynamique de conquête à droite d'une Marine le Pen, dont les idées progressent
dans l'opinion en général, elle qui a mis le cap sur 2017.

Un sondage TNS Sofres réalisé du 30 janvier au 3 février, auprès d'un
millier de personnes.

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