Taylor Swift à Paris : "C'est une artiste qui casse absolument tous les records", témoigne son tourneur Arnaud Meersseman

En France, le "tourneur" de la star Taylor Swift est Arnaud Meersseman, directeur général d'AEG Presents France. AEG est le deuxième organisateur de concert au monde, avec près d'un million de spectateurs en France, sur plus de 500 concerts et spectacles chaque année. La chanteuse se produira à la Défense Arena à Paris, tous les soirs du 9 au 12 mai inclus, puis au Groupama Stadium à Lyon, les 2 et 3 juin. Ces dates françaises sont le début de sa tournée européenne, la pression est donc d'autant plus forte.

Arnaud Meersseman : C'est une artiste hors-norme. On est à plus de 250  000 tickets vendus et je pense que la demande était telle qu'on aurait pu quasiment doubler ce chiffre et arriver au demi-million de ventes, voire peut-être, qui sait, même au million.

Tout est vendu là, donc.

Tout est vendu, on avait quasiment 1,2 million de personnes en file d'attente qui essayaient d'acheter des places à la mise en vente.

Vous suivez d'autres artistes en France, comme Céline Dion, Greenday ou Blackpink. Cette tournée-là, elle n’est pas comme les autres, elle est hors norme ?

Ah oui, elle est vraiment hors norme. Je crois que c'est une artiste qui casse absolument tous les records. C'est la première artiste à devenir milliardaire grâce à sa musique.

"Son documentaire concert a passé les 260 millions de dollars de chiffre d'affaires, c'est délirant. Jamais un film concert n'a fait autant."

Arnaud Meersseman

à franceinfo

Et là, juste sur la tournée, elle dépasse quasiment les 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Ces chiffres sont exceptionnels. C'est une licorne comme on peut le dire dans le milieu de l'économie.

La mise en vente s'est faite pendant la première quinzaine de juillet, sur Ticketmaster. Et là, un sacré bug s'est produit...

Ah oui, je me souviendrai toujours. Les ventes commencent à 10 h. À 10 h 03, j'appelle ma billetterie pour savoir où on en était, on me dit qu'on a vendu cinq tickets. Alors on s'est dit que soit on avait fait une énorme erreur, soit il y avait problème.

"Un problème est survenu au moment des ventes de billets, au niveau des serveurs de Ticketmaster, d'un prestataire qui n'a pas pu tenir la charge de demandes."

Arnaud Meersseman

à franceinfo

On avait pris toutes les précautions qu'on a pu prendre en amont, on avait travaillé pendant un mois, on avait mis tout un système de codes de tirage au sort etc, pour justement essayer de réduire cette charge. Malheureusement, la France s'est encore singularisée parmi les autres pays européens et il s'est passé la même chose qu'aux États-Unis, où on a dû arrêter la mise en vente, tout remettre en place et faire des mises en vente séquentielles une date après l'autre pendant quasiment une semaine.

Ça a son prix quand même de voir Taylor Swift. Les places vont de 70 euros à 245 euros environ. Je parle uniquement des tarifs français, parce qu'aux États-Unis, parfois ça s'est chiffré en milliers de dollars. Est-ce comparable aux autres artistes dont vous organisez les tournées?

Alors je m'en rends compte que c'est une somme, mais ça reste abordable par rapport à d'autres superstars ou d'autres groupes qui ont un public un peu plus âgé. Je travaille avec les Rolling Stones par exemple, qui vont pratiquer des prix de billets un peu plus chers étant donné que c'est un public plus âgé. On va dire que c'est dans la moyenne haute de ce genre d'artistes.

Est-ce que vous connaissez la nationalité des gens qui ont acheté des billets pour venir voir Taylor Swift en France, est-ce que ce sont seulement des fans français ?

Non, pas du tout. Sur les 250  000 tickets des six dates, on est à peu près à un tiers d'étrangers. Je pense que c'était des gens qui tentaient leur chance dans plusieurs pays européens et qui sont tellement fans, qu'ils sont prêts à voyager. On a même des spectateurs américains, parce que les États-Unis pratiquent la tarification dynamique, où plus la demande est haute plus le prix monte et peut atteindre des niveaux stratosphériques. 

"Avec la tarification dynamique, c'était peut-être moins cher d'acheter un billet d'avion et une place de concert pour le concert parisien, que d'acheter une place aux États-Unis."

Arnaud Meersseman

à franceinfo

Pour vous, ça représente quoi comme logistique une tournée comme ça ?

C'est une équipe mobilisée depuis quasiment trois mois, que ce soit à la billetterie ou à la production. Le marketing a été a été assez simple, mais conséquent. Et puis là, les équipes de production, c'est plus de 300 personnes qui vont travailler sur ces concerts. On attend à peu près 90 semi-remorques. Ça fait du monde à accueillir, et puis on est sur des niveaux d'exigence qui sont assez élevés.

Est-ce qu'il y a un peu de stress ?

Oui, il y a toujours un peu de stress et d'excitation. Moi, c'est pour ça que je fais ce métier. Nous, on est dans les coulisses pour faire en sorte que ça se passe bien sur scène. Et là, on parle de la plus grosse artiste du monde. Et c'est en plus le début de la tournée européenne qui se passe à Paris. C'est sûr qu'on va avoir les projecteurs braqués sur nous, donc on a intérêt à ce que tout roule. Mais je suis assez confiant, j'ai une très bonne équipe en place et puis on a déjà accueilli des très grandes stars.

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