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Stéphane Layani, PDG du Marché de Rungis : "La demande de produits frais augmente"

Rungis est la plus grande halle de produits frais du monde. À l’approche de Noël, le marché affiche une très bonne santé. Pour l’instant, le mouvement des "gilets jaunes" l’affecte peu.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Marché international de Rungis (Val-de-Marne), le 23 octobre 2017. (MARTINE BRÉSON / RADIO FRANCE)

Le Marché de Rungis, marché de gros, entre dans la période la plus importante de l’année. Son PDG, Stéphane Layani, invité de L’Interview éco, explique que "Noël, c’est trois mois en un. C’est là qu’on vend 95% des chapons, 75% des dindes, un quart du foie gras. C’est une intense activité". Ces derniers mois, la consommation a donné des signes de faiblesse. Mais le Marché de Rungis, lui, a continué à progresser. "L’année dernière, explique Stéphane Layani, on est passé de 9 milliards à 9,4 milliards de volume d’affaire. On est à +3% environ pour les fruits et légumes, on est à +7% pour les produits de la mer, on est à +5% sur les produits carnés et à +12% sur les produits laitiers". La demande de produits frais continue-t-elle à augmenter ? "Oui, on est en train de gagner des parts de marché", estime le patron de Rungis.  

"Je ne veux pas me faire ubériser"

Rungis développe son offre digitale. Il vient de lancer une place de marché sur internet : rungismarket.com. "On ne veut pas se substituer au marché physique", assure Stéphane Layani, mais "on veut simplement, en ‘b to b’, atteindre nos clients qui prennent de plus en plus l’habitude d’acheter sur internet. Actuellement, plus de 20% des transactions alimentaires professionnelles se font déjà sur internet. Donc il faut qu’on prenne ce marché". Rungis négocie même avec un géant du e-commerce, le chinois Alibaba. Logique, pour Stéphane Layani : "Si un client comme Alibaba veut acheter à mes grossistes, je suis content. Je trouve que c’est une bonne solution pour ne pas se faire désintermédier. Je ne veux pas me faire ubériser."

Peu d’impact lié au "gilets jaunes"

Jeudi soir, quelques dizaines de "gilets jaunes" ont manifesté devant le marché. "Ils voulaient s’attaquer à la grande distribution", explique Stéphane Layani, mais "on leur a dit qu’on était la centrale d’achat du commerce de proximité. On n’est pas vraiment la bonne cible. Nous, c’est le petit commerce". Depuis le début du mouvement, certains commerçants et distributeurs ont vu leur activité baisser. À Rungis, l’impact est faible : "Nous n’avons pas eu une très grosse baisse d’activité à Rungis. On a eu surtout des difficultés à servir nos clients en dehors de l’Île-de-France".

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