Stéphane Hallegatte (Banque mondiale) : "Face aux ouragans, on progresse"
L'économiste à la Banque mondiale Stéphane Hallegatte était l'invité de "L'interview éco", lundi soir, pour évoquer le premier bilan de la saison d'ouragans ainsi que le financement de la reconstruction.
Plusieurs catastrophes naturelles ont marqué l'actualité, ces dernières semaines, à commencer par les ouragans Harvey, Irma, Maria et Nate. Sur franceinfo, lundi 9 octobre, Stéphane Hallegatte est revenu sur leur impact sur l'économie des pays touchés. Cet économiste à la Banque mondiale et spécialiste du climat et des catastrophes naturelles était l'invité de "L'Interview éco", avec Jean Leymarie.
Face aux cyclones, "on progresse et cela se voit avec les bilans humains qui sont beaucoup plus faible qu'il y a cinquante ans", a expliqué Stéphane Hallegatte. Pour l'économiste, c'est en partie due à la possibilité de pouvoir "prévoir les trajectoires d'un cyclone, mais aussi parce que globalement les gens ont de meilleurs bâtiments et de meilleurs infrastructures".
Les pays les plus pauvres sont ceux qui ont le plus à perdre, dans ces phénomènes extrêmes
Stéphane Hallegatteà franceinfo
Stéphane Hallegatte explique, avec l'exemple du Mexique, que les pays les plus pauvres sont les grands perdants face à ces intempéries : "Dans ce pays, quand un enfant est retiré de l'école après une catastrophe naturelle, normalement pour une durée courte, dans un cas sur trois, l'enfant ne retournera jamais à l'école."
L'économiste poursuit : "Pour tous ces gens extrêmement pauvres, près des niveaux de subsistance, un choc ce n'est pas trois mois ou même deux ans difficiles. C'est parfois des trajectoires de vie qui changent complètement, avec des enfants qui n'auront pas le niveau d'éducation, le niveau de développement intellectuel et physique qu'ils auraient dû avoir. Ces gens restent parfois bloqués dans la pauvreté pour des décennies."
La Banque mondiale estime que "chaque année [dans le monde], 26 millions de personnes tombent dans la pauvreté à cause des catastrophes naturelles". L'équivalent d'un Français sur trois.
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