Remboursement des soins dentaires : l’État "doit mettre les moyens" (Catherine Mojaïsky, CNSD)
Catherine Mojaïsky, la présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), était l'invitée de l'interview éco, mercredi soir, sur franceinfo, pour évoquer le remboursement intégral de certains frais médicaux.
Le remboursement intégral de certaines offres de lunettes, de prothèses dentaires, de prothèses auditives était une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron. La ministre de la Santé a lancé mardi 24 janvier les premières discussions pour concrétiser cet engagement, avec des annonces espérées avant l'été.
"Ça nous inquiète beaucoup parce que le délai nous paraît très court pour rattraper 30 ans de retard", a déclaré mercredi sur franceinfo Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD). Les dentistes demandent à l'Etat de "mettre les moyens".
franceinfo : Êtes-vous vraiment prêts à vous engager pour baisser le prix des prothèses ?
Catherine Mojaïsky : Bien sûr, c'est ce qu'on réclame depuis plus de 30 ans. Le problème c'est que, pour l'instant, la situation convenait à tout le monde ; ça ne choquait personne que les patients en payent une partie, que les complémentaires en payent une partie immense aussi et donc notre demande a toujours été mal entendue. Aujourd'hui nous sommes prêts, mais à condition : qu'on nous laisse le temps, que l'équilibre financier des cabinets dentaires ne soit pas remis en cause, qu'on puisse toujours continuer à payer du personnel, à payer toutes nos charges et nos coûts qui représentent aujourd'hui 70% des honoraires perçus. Quand on perçoit 100 euros, vous en avez 70 qui partent pour payer le fonctionnement du cabinet dentaire. Donc si on arrive à maintenir cet équilibre, nous sommes prêts à toutes les discussions et les évolutions.
Une prothèse chez le dentiste coûte 452 euros en moyenne. Pourquoi est-ce si cher ?
C'est si cher parce que dans le prix d'une prothèse ne rentre pas simplement le coût et le temps passé, mais rentre tout le financement du cabinet dentaire. Quand on paye une prothèse, aujourd'hui on doit payer aussi l'assistante dentaire, la stérilisation, les fournitures, le matériel. L'honoraire que perçoit le chirurgien-dentiste paye tout le cabinet, on ne reçoit aucune subvention extérieure pour nos frais de cabinets.
Le calendrier est très serré, la ministre de la santé l'a annoncé : elle espère des annonces avant l'été, fin mai début juin. Est-ce que c'est possible ?
Ça nous inquiète beaucoup parce que le délai nous paraît très court pour rattraper 30 ans de retard. Il nous faudrait bien plus de temps, en particulier pour la mise en place de ces dispositions qui ne pourront pas exister très rapidement. Je pense qu'avant 2022 on pourra arriver à certains actes, ce que la ministre de la Santé appelle les actes essentiels. Et puis après, il faudra continuer la démarche.
Que demandez-vous au gouvernement ?
Du temps, de l'argent et surtout de l'argent. On a besoin que l'État mette des moyens bien dépensés pour que tout soit fait pour que le patient reste en bon état buccodentaire et pas pour qu'on arrive à de la prothèse dentaire.
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