Pour le commissaire-priseur Patrick Deburaux, "il y a une vraie passion autour du disque vinyle"
A la veille du Disquaire Day, ce spécialiste de musique analyse le nouvel engouement pour le disque vinyle, que beaucoup croyaient condamnés à l'heure du streaming. L'an dernier, quatre millions de vinyles se sont vendus en France.
Le 9e Disquaire Day a lieu, samedi 13 avril. Dans toute la France, 220 magasins indépendants organisent cette grande fête du disque vinyle. Passé de mode, longtemps délaissé, le vieux disque confirme son grand retour. L’an dernier, les Français ont acheté environ quatre millions de vinyles, soit cinq fois plus qu’en 2013.
Une "lame de fond" autour du vinyle
Patrick Deburaux est commissaire-priseur chez Art Richelieu. Spécialiste de musique, il organise régulièrement des ventes de vinyles. Pour lui, si "au départ, il y avait un effet de mode", il y a maintenant "une vraie passion", "un vrai marché" et même "une lame de fond" autour du vinyle.
"Ce qui est intéressant, c’est que c’est un objet", explique Patrick Deburaux, "quelque chose que l’on manipule avec plaisir, une pochette, un disque que l’on va écouter de manière totalement différente". Si les ventes de musique numérique l’emportent aujourd’hui, le support physique retrouve toute sa place.
Qui sont les acheteurs de vinyles ? "Des collectionneurs, des personnes qui ont quarante, cinquante, soixante ans qui vont retrouver les vinyles de leur jeunesse, d’autres qui vont rechercher tel morceau qui n’existe pas sous format numérique…"
Patrick Deburaux organise régulièrement des ventes de disque. Il y voit des amateurs, des collectionneurs, et, pour l’instant, peu de spéculateurs : "Ça va commencer à exister. Mais comme dans tous les phénomènes de spéculation, quelquefois on peut vraiment se tromper !"
Il faut distinguer la valeur et le prix. Un disque peut avoir pour vous une très grande valeur. Comme pour tous les objets d'art, la valeur et le prix d'un vinyle sont deux choses différentes
Le commissaire-priseur Patrick Deburauxsur franceinfo
Certains albums ont pris beaucoup de valeur : "On a vendu un disque plus de 10 000 euros", explique le commissaire-priseur. "C’était un 45 tours. Un disque de Syd Barrett, un des premiers chanteurs des Pink Floyd, qui avait été pressé à très peu d’exemplaires."
Mais pour ce spécialiste de musique, l’émotion peut surgir à tout moment : "L’autre jour, j’ai trouvé un enregistrement de Georges Brassens totalement inédit, où Georges Brassens chantait avec Ray Ventura. Il n’y avait pas de pochette. On ne pouvait pas savoir ce que c’était. Quand on l’a écouté, c’était très émouvant. Pour Brassens, il y a un nombre de collectionneurs très important, qui auront plaisir à avoir ce type de disque."
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