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Plan de résilience : "On est dans une situation qui ressemble au quoi qu'il en coûte", estime un économiste

Mathieu Plane, directeur adjoint à l'OFCE considère que les mesures prises par le gouvernement comme "le plan de résilience" ressemblent à "un quoi qu'il en coûte". Une réponse à une situation d'urgence qui devra être plus ciblée si le choc inflationniste s'installe. 

Article rédigé par franceinfo
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Mathieu Plane, directeur adjoint à l'OFCE, le 30 mars 2022. (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

La France subit aussi la hausse des prix, mais moins que ses voisins européens. L'Insee  prévoit une inflation de 4,2% en France contre 7,3% en Allemagne et presque 10% en Espagne, ça tient, selon Mathieu Plane, directeur adjoint à l'OFCE, "aux mesures spécifiques particulièrement fortes, prises en France, par le gouvernement". Invité éco de franceinfo mercredi 30 mars l'économiste rappelle que "nos voisins n'ont pas pris de bouclier tarifaire pour aider les ménages à faire face à la hausse des prix de l'énergie par exemple".

Par ailleurs, la France bénéficie d'un "mix tarifaire, avec le nucléaire qui la rend moins dépendante des hydrocarbures russes et ukrainiens." Enfin, par rapport à l'Allemagne, le marché du travail est différent, "il y a moins de hausses de salaires et donc moins de transmissions sur les prix", assure Mathieu Plane. 

Le gouvernement a sorti le carnet de chèque et "oui, selon Mathieu Plane, c'est une sorte de quoi qu'il en coûte." 

"il y a un réflexe de protéger rapidement les Français, il y a cette habitude prise d'essayer de compenser ces chocs énergétiques."

Mathieu Plane

à franceinfo

Et ce n'est pas neutre pour les finances publiques "le plan résilience rien que pour les ménages, c'est 22 milliards d'euros , c'est colossal", souligne l'économiste. Néanmoins la réduction de 18 centimes par litre sur les carburants, qui entrera en vigueur ne sera efficace que si elle est "transitoire". "Ce dispositif ne peut pas tenir si le pétrole continue de s'envoler", plaide encore Mathieu Plane qui appelle à des mesures plus ciblées.

La guerre va bousculer nos choix économiques

Quant à savoir si on a basculé dans "une économie de guerre", il répond : "on n'est pas directement en guerre, mais ça crée des impacts très forts politiques ... mais aussi économiques, sur notre dépendance, notre souveraineté industrielle." Dans ce contexte, en tout cas, difficile de réduire les dépenses. La France va continuer à s'endetter. "La dette file depuis 2008, mais attention, le taux d'intérêt peuvent remonter", conclut Mathieu Plane.

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