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Open Food Facts veut "donner toutes les informations sur les produits", explique son fondateur Stéphane Gigandet

Dans les rayons des magasins, les consommateurs veulent savoir ce qu’ils achètent. Open Food Facts, le "Wikipedia" de l’alimentation, les renseigne. Il alimente des dizaines d’applications pour smartphone. Et encourage les industriels du secteur à être "transparents".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Stéphane Gigandet, fondateur d'Open Food Facts, invité de franceinfo mardi 22 janvier 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les industriels de l’agroalimentaire se rebiffent. Irrités d’être montrés du doigt, ils viennent de créer un site internet : alimentation-info-intox.fr. L’ANIA (Association nationale des industries de l’alimentation) veut lutter contre ce qu'elle appelle "le marketing de la peur".  

En 2012, Stéphane Gigandet a créé Open Food Facts, immense base de données qui permet de connaître en détail la composition des produits que nous achetons. Concrètement, une application pour smartphone qui scanne les produits en magasin. Et qui fournit des données à de nombreuses autres applis. Par exemple, pendant longtemps, Yuka, application très populaire, a utilisé les données d’Open Food Facts.

Mais les adeptes de la transparence sont-ils allés trop loin, au risque de dégoûter les consommateurs ? Non, répond Stéphane Gigandet : "Toutes ces informations sont d’intérêt public. Elles alimentent plus d’une centaine d’applications. Elles sont aussi utilisées par des chercheurs en santé publique".

Les "deux faces de l’industrie agroalimentaire"

L’industrie est-elle, comme elle l’affirme, plus transparente qu’avant ? "On voit deux faces de l’industrie agroalimentaire", répond Stéphane Gigandet. "D’un côté, les lobbys comme l’ANIA, très agressive par exemple sur les additifs. Et de l’autre, tous les producteurs engagés pour améliorer leurs produits, pour plus de transparence". Il observe une évolution très positive : "Des dizaines et des dizaines d’industriels, et quasiment tous les distributeurs comme Casino, Système U, Carrefour, nous envoient les données sur leurs produits. Ils les améliorent et veulent que ça se sache".  

Open Food Facts est-il indépendant ? Oui, assure Stéphane Gigandet : "Pour nous, l’indépendance est très importante. On est une association Loi de 1901. On est aujourd’hui tous bénévoles. Des dizaines de milliers de personnes ajoutent des produits dans la base". Au début du projet, le financement était limité : "moins de 1 000 euros par an". Mais le succès est venu, et désormais, Open Food Facts a besoin de moyens supplémentaires : "Aujourd’hui, on cherche plus de financement pour faire plus de choses".

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