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Carlos Ghosn : pour le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest, l’arrestation du patron de Renault-Nissan n’est "pas complètement une surprise"

L’arrestation du patron de l’alliance Renault-Nissan est un coup de tonnerre. Soupçonné de malversations au Japon, il devrait perdre son poste chez Nissan. Pour Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest, cabinet de conseil aux actionnaires, le dirigeant n’a plus sa place chez Renault.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest, le 19 novembre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Loïc Dessaint a souvent critiqué la rémunération de Carlos Ghosn et la gouvernance du groupe Renault-Nissan. À la tête de Proxinvest, cabinet de conseil aux actionnaires, il a par exemple dénoncé les 13 millions d’euros touchés, sur le dernier exercice, par le patron du groupe automobile. Lundi 19 novembre sur franceinfo, il ne s'est montré qu’à moitié surpris par l'arrestation de Carlos Ghosn à Tokoyo au Japon : "On est surpris parce qu’avoir un grand dirigeant arrêté, c’est rare. L’image choque. Mais on n’est pas totalement surpris que ce soit Carlos Ghosn et que ça touche le groupe Renault-Nissan. Sa rémunération nous a toujours semblé un peu occulte."

Carlos Ghosn est présumé innocent, mais les faits dont il est soupçonné, par la justice japonaise et par Nissan, sont "très graves", selon Loïc Dessaint : "En France, on les qualifierait d’abus de bien social. Cela explique que Nissan tourne la page rapidement, alors que Carlos Ghosn était porté aux nues. (…) Il avait créé un petit système où il exerçait un pouvoir assez absolu qui finalement atteint ses limites."

"Une rupture de confiance grave"

Carlos Ghosn, poussé vers la porte chez Nissan, peut-il rester patron de Renault ? Loïc Dessaint "ne le pense pas. Il faut laisser faire l’enquête, mais il faut assurer la continuité de Renault, du management de l’entreprise et de l’alliance. Si vraiment ce dirigeant a utilisé des actifs de notre partenaire Nissan à des fins personnelles, il y a une rupture de confiance grave. Un conseil d’administration de Renault doit se réunir (…) On nous a déjà annoncé Thierry Bolloré, le numéro deux de Renault, comme futur successeur. On pourrait anticiper cette succession assez facilement".

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