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La réforme du droit du travail : la CFE-CGC appelle à un "mouvement unitaire de réaction au projet gouvernemental"

François Hommeril, président du syndicat CFE-CGC, était l'invité de "L'interview éco", lundi soir, avant que le gouvernement ne dévoile tout le contenu des ordonnances relatives à la réforme du Code du travail.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
François Hommeril, président de la CFE-CGC, le 28 août 2017. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La CFE-CGC syndicat de l'encadrement, fait campagne contre la réforme du droit du travail, qui doit être présentée intégralement jeudi 31 août. "Nous nous opposons dans le détail à la plupart des mesures" de cette réforme a déclaré, lundi 28 août sur franceinfo, François Hommeril, président de la CFE-CGC.

franceinfo : La CGT appelle à manifester le 12 septembre, comprenez-vous cet appel à la mobilisation ?

François Hommeril : Nous avons des sections syndicales qui nous rapportent leur désir de se mobiliser. La question de la mobilisation mérite d'être regardée. La question de le faire le 12 septembre est une autre question. Je pense que sur un sujet aussi grave et aussi important, il faut avoir une exigence : celle d'être relativement unie au niveau des organisations syndicales, celle d'être dans un mouvement unitaire. J'appelle à ce que les organisations syndicales se parlent et partagent leurs analyses sur le contenu en détail de la loi et ses conséquences. Ainsi, nous pourrons définir les conditions d'un mouvement unitaire de réaction au projet gouvernemental.

Emmanuel Macron avait annoncé qu'il irait plus loin que la loi El Khomri, qu'en pensez-vous ?

Je n'ai pas de commentaire à faire sur le concept d'aller plus loin. Mais, j'observe qu'avant d'aller plus loin que la loi El Khomri, il aurait été bon de mesurer les impacts de cette loi. Ce que nous faisons nous, c'est d'examiner la loi partie par partie et l'impact que cela pourrait avoir sur l'emploi qui est l'objectif initial. On est obligés de constater que la plupart des mesures proposées sont des mesures de dérégulation. Elles ont un impact social et n'ont pas d'impact positif. Emmanuel Macron a annoncé pendant sa campagne qu'il allait s'attaquer au chantier du chômage. Il faut faire la part des choses entre cet engagement, ce qu'il y a concrètement dans la loi et les raisons pour lesquelles nous nous opposons dans le détail à la plupart des mesures.

Qu'est-ce qui vous gêne dans cette réforme ?

Je vais prendre l'exemple de l'inversion de la hiérarchie des normes sur lesquelles on va passer à une étape supplémentaire concernant la rémunération. L'enjeu, ce sont les éléments de la rémunération qui sont réglés par les conventions collectives. Le 13e mois, la prime d'ancienneté, ce sont des éléments substantiels de la rémunération qui pourraient revenir, si le projet va à son terme, à la négociation dans les entreprises. On a bien compris que c'étaient les entreprises les plus petites les plus faibles par rapport à la pression du marché qui pourraient se trouver contraintes de négocier les accords à la baisse sur les salaires. Elles pratiqueraient donc du dumping social. Là on a un exemple pratique de ce qu'est concrètement le dumping social. Il y a eu 17 réformes en 30 ans sur le code du travail. Le code du travail est lourd de toutes les réformes qu'on a voulu faire pour le simplifier. Cette réforme va apporter 150 pages supplémentaires. Ça va apporter de l'instabilité économique.

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