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La journaliste Laureen Ortiz : "Pour survivre, les actrices du X acceptent des pratiques extrêmes"

La journaliste Laureen Ortiz a expliqué mardi sur franceinfo que l'arrivée des sites pornos gratuits "a tout changé."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La journaliste Laureen Ortiz sur le plateau de franceinfo, le 27 mars 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La journaliste Laureen Ortiz publie cette semaine "Porn Valley", une enquête sur l'industrie du porno en Californie. Mardi 27 mars sur franceinfo, elle a déclaré que les actrices étaient obligées d'accepter des pratiques extrêmes pour pouvoir vivre de leur métier. "Plus les actrices acceptent de pratiques, plus elles vont loin dans l'extrême, mieux elles sont payées, et c'est ce qui leur permet de survivre", selon la journaliste.

franceinfo : À quoi la Porn Valley ressemble-t-elle ?

Laureen Ortiz : C'est dans les contreforts d'Hollywood, il faut s'imaginer une grande banlieue à perte de vue entre des chaînes de montagnes, il y fait chaud, c'est désertique, il y a de la poussière dans l'air. Ce sont des entrepôts, des supermarchés, et les studios où l'on tourne sont planqués, c'est assez mystérieux.

Y-a-t-il des liens entre la Porn Valley et le reste de l'économie ?

Le lien est très ténu. Un exemple : YouTube a été créé en 2005, quelques mois après, YouPorn, qui est l'un des sites principaux de porno, a été créé par un diplômé de Stanford également. Donc la plupart des entreprises du porno sont dans la Porn Valley, mais il y a des liens technologiques dans la Silicon Valley puisqu'elles se servent des mêmes plateformes.

Qu'a changé l'arrivée des sites pornos gratuits ?

Ça a tout changé. Il y a une société hégémonique dans le secteur et qui a tout raflé, qui a racheté quantités de studios et de sites, et qui aujourd'hui fait la pluie et le beau temps dans cette industrie. Cette entreprise s'appelle MindGeek. Elle est basée à Montréal mais officiellement au Luxembourg pour des raisons fiscales. Elle possède YouPorn, Porhub, Redtube... Elle a aussi racheté des studios de production. De fait, si un acteur ou une actrice ne travaille pas pour MindGeek, il ne travaille pas. Le contenu diffusé gratuitement est souvent piraté, il est souvent volé, donc les gens qui produisent sont moins de moins payés pour ce qu'ils font, et doivent faire de plus en plus, c'est pour ça qu'on est dans une surenchère de violences au niveau du contenu. Il y a des grilles implicites qui définissent des tarifs par pratique. Plus les actrices acceptent de pratiques, plus elles vont loin dans l'extrême, mieux elles sont payées, et c'est ce qui leur permet de survivre. Si elles se contentaient du rapport sexuel de base, elles ne pourraient pas survivre.

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