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La Commission européenne est "prête à imposer des taxes sur des produits américains"

Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, invitée de L’Interview éco, est claire : "Si les Américains taxent les automobiles européennes, nous sommes prêts à prendre des mesures". Interrogée aussi sur le Brexit et les divisions au Royaume-Uni, elle affirme : "Tout ce processus m’inquiète".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, le 16 novembre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, rentre de Washington, où elle a discuté avec les autorités, après des mois de tension commerciale entre les États-Unis et l’Europe. "Notre intention est de calmer ces tensions. Il y a quand même des choses que nous pouvons faire ensemble, malgré nos différences. C’est un agenda limité, mais important. Nous essayons de faire des petits pas. Ça prend du temps", a-t-elle expliqué, vendredi 16 novembre sur franceinfo.

Donald Trump a déjà taxé l’acier et l’aluminium européens. Va-t-il maintenant taxer les voitures ? "C’est possible", dit Cecilia Malmström, qui avertit : "Ce ne serait pas légitime. Et ce serait mauvais pour les deux économies, américaine et européenne. Si les États-Unis taxent les automobiles européennes, nous sommes prêts à prendre des mesures correspondantes : nous imposerons des taxes sur des produits américains, selon les règles de l’OMC."

En ce moment, les membres de l’Union se divisent sur l’opportunité d’une taxe européenne sur les géants du numérique, comme Google ou Facebook. "C’est difficile", concède la Commissaire au Commerce, qui assure pourtant que vis-à-vis des États-Unis, globalement, "il y a une forte unité européenne".

Brexit : "Le Royaume-Uni va devenir un pays tiers"

À Londres, plus que jamais, la majorité se déchire autour du Brexit. La première ministre, Theresa May, défend le projet d’accord conclu cette semaine avec les Européens. Mais l’avenir du texte, comme celui du gouvernement, sont très incertains. Cecilia Malmström, Commissaire européenne au Commerce, invitée de L’interview éco, salue la première étape franchie cette semaine mais ne cache pas inquiétude : "Tout ce processus m’inquiète. Nous sommes désolés que nos amis britanniques aient décidé de nous quitter (…) Il y a un accord. On va voir s’il passe au parlement britannique et au parlement européen. Si ça passe, on aura quand même conclu cette partie du processus". Le projet va-t-il bénéficier aux entreprises européennes ? "Non, le départ des Britanniques n’est pas une bonne nouvelle. Le Royaume-Uni va devenir un pays tiers. Il y aura des complications. Il n’y aura pas de commerce sans limite".

"Le Ceta est bon pour l'économie européenne"

Il y a un an, le CETA, le traité commercial entre la France et le Canada, entrait partiellement en vigueur. Ce traité est très contesté. A qui profite-t-il le plus pour l’instant ? "Actuellement, il profite plus aux Européens", selon Cecilia Malmström, "car ils ont été plus rapides pour en utiliser les possibilités ». La Commissaire suédoise ajoute : "Cet accord est bon pour l’économie européenne. Le commerce a augmenté en moyenne de 7%. Et le vin français est devenu le premier vin étranger consommé au Canada, devant le vin américain !"

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