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La baguette de pain au patrimoine de l'Unesco : la Confédération nationale a "le soutien" de l'Élysée

Le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française souhaite faire classer la baguette au patrimoine immatériel de l'Unesco.

Article rédigé par franceinfo
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Dominique Anract, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, invité de franceinfo vendredi 21 septembre. (FRANCEINFO)

La baguette de pain sera-t-elle classée au patrimoine immatériel de l'Unesco ? C'est le projet porté par Dominique Anract, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, qui organise son congrès, dimanche 23 septembre à Paris. Invité de franceinfo vendredi 21 septembre, Dominique Anract a lancé ce projet "avec la galette en portant les vœux au président de la République", explique-t-il. "Je lui ai dit que nous avions besoin de son soutien. Il nous a dit qu'on avait son soutien plein et entier. Nous avons fait toutes les démarches nécessaires".

La baguette devra affronter le bistrot parisien, qui veut lui aussi entrer au patrimoine immatériel de l'Unesco. Loin de voir le bistrot comme un concurrent, Dominique Anract "pense et espère que ce sera la baguette" qui décrochera la distinction. "Mais si nous passons, on pourra soutenir les terrasses", assure le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.

Un domaine en décroissance

Le secteur, qui représente 11 milliards de chiffre d'affaires, regroupe 32 000 entreprises et 180 000 salariés, est confronté à de nombreuses difficultés.
"Aujourd'hui, on commence à avoir des problèmes de trésorerie dans certaines entreprises et on a des dépôts de bilan, à peu près 1 000 l'an dernier", souligne Dominique Anract. La consommation des Français a fortement baissé dans les dernières décennies. "Après-guerre, on était à 900 grammes de pain par personne et par jour, aujourd'hui on est à 100 grammes, en gros une demi-baguette par personne et par jour", précise Dominique Anract qui reconnaît que "le pain n'est plus l'aliment de base mais reste incontournable, un aliment plaisir".

Le pain a un prix, le travail du boulanger doit être fait.

Dominique Anract

à franceinfo

Les boulangers traditionnels sont confrontés à la concurrence des boulangeries de chaînes, qui sont "très bien placées, qui ont un marketing efficace et surtout ils bradent le pain", s'alarme Dominique Anract. "C'est quelque chose qu'on ne comprend pas, parce que le pain est d'origine pas très cher. On ne brade pas le pain." Selon lui, cette concurrence sème le trouble dans l'esprit des consommateurs, "les gens sont perdus, ils ne savent pas trop qui est l'artisan".

Les boulangers-artisans refusent également d'ouvrir sept jours sur sept pour faire face à la concurrence des grandes enseignes. "Si on lâche sept sur sept, les petites entreprises ne pourront pas tenir, parce qu'un artisan fabrique son pain, et il ne peut pas fabriquer sept sur sept. Il ne peut pas lutter contre des entreprises industrielles qui font des produits surgelés et qui sont juste sortis et envoyés par des gens qui n'ont pas de qualification". Sur cette ouverture sept jours sur sept, "le gouvernement pour l'instant ne se prononce pas", constate Dominique Anract, "parce qu'il ne veut pas que toutes ses boulangeries disparaissent. Donc, il laisse discuter au niveau départemental".

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