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L'interview éco. Les vêtements Primark ont une marge "plus faible" que leurs concurrents

Christine Loizy, directrice générale de Primark, était l'invitée de Jean Leymarie sur franceinfo, mardi, à l'occasion de l'ouverture du dixième magasin de l'enseigne en France, mercredi à Evry.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Christine Loizy, directrice générale de Primark, mardi 13 novembre sur franceinfo. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

Trois ans après son arrivée dans l’Hexagone, Primark, qui vend des vêtements à prix cassés, connaît un très grand succès. La marque irlandaise ouvre un dixième magasin mercredi 14 décembre en France. L'enseigne s'installe, sur 5 000 mètres carrés, dans le centre commercial Evry 2, en région parisienne.

Avec ses méthodes efficaces, Primark bouscule le secteur de l’habillement et vient concurrencer H&M, Zara et Kiabi. Elle veut devenir un acteur majeur en France. Cependant, l’essor de Primark provoque aussi des questions sur les conditions de travail chez ses fournisseurs ou dans ses magasins. La directrice générale de Primark en France, Christine Loizy, était l’invitée de l’interview éco, mardi 13 novembre sur franceinfo.

franceinfo : Comment faites-vous pour obtenir des prix aussi bas ?

Christine Loizy : Notre marge est beaucoup plus faible que celle de nos concurrents.

De quel ordre ?

Je ne donne pas la marge ! Mais elle est plus faible. Nous avons un modèle économique qui est différent. Cela nous oblige à avoir beaucoup, beaucoup de volumes, des conditions de fabrication où les prix sont tirés et des coûts qui sont réduits à la portion congrue. Nous ne faisons pas de publicité et nous essayons de vivre low-cost.

Certains de vos salariés se plaignent de leurs conditions de travail. Ils parlent de management brutal, de cadences très dures… C'est cela aussi, Primark ?

Ce n'est pas la politique de Primark. C'est même le contraire. Cela nous attriste quand certains collaborateurs nous quittent avec ce sentiment. (…) Vous parlez de quelques personnes sur les 4 200 emplois qui ont été créés. Nous tendons la main à des tas de gens qui n'avaient pas de travail. 80% de nos collaborateurs n'avaient pas de travail. Nous les formons, nous leur donnons des promotions. Que certains n'arrivent pas à rester dans le rythme dans lequel nous vivons, je peux le comprendre. Quand il y a des problèmes, nous essayons de les régler.

Il y a trois ans, un immeuble, le Rana Plaza, s'était effondré sur des ouvriers au Bangladesh. Le drame avait fait plus de 1 000 morts. Beaucoup de ces ouvriers travaillaient pour des marques européennes, dont Primark. Qu'est-ce qui a changé dans vos pratiques ?

Nous avons été les premiers à reconnaître que c'étaient certains de nos sous-traitants. Nous avons été les premiers à indemniser le personnel de cette catastrophe. Nous avons renforcé notre équipe qui surveille tout ce qui est éthique dans ces pays-là. (…) Nous avons également défini avec nos fabricants un code de conduite. Nous avons 80 personnes qui vont former ces fabricants à ce code de conduite et qui vont ensuite contrôler s'il est respecté. Cela concerne non seulement la façon dont les collaborateurs sont traités mais aussi l'environnement.

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