Jean-Paul Charlez (ANDRH) : "On ne doit pas tout renvoyer à l’entreprise" concernant le droit du travail
Jean-Paul Charlez, président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines, était l'invité de Jean Leymarie, mercredi sur franceinfo, pour évoquer la prochaine réforme du droit du travail.
L'Association nationale des DRH a consulté ses 5 000 membres pour savoir ce qu'ils attendaient de la réforme du Code du travail souhaitée par le gouvernement. Sur franceinfo, mercredi 14 juin, son président Jean-Paul Charlez assure que la réforme est accueillie favorablement par ses adhérents. Pour le représentant des DRH, cette loi est "loin d'être une révolution, c'est une continuité vers la simplification, la flexibilité et davantage de sécurité pour les salariés".
franceinfo : Est-ce que vous approuvez cette réforme du Code du travail ?
Jean-Paul Charlez : Je ne sais pas si c'est une nouvelle réforme dans les faits. Il y a un certain nombre de lois qui existent depuis 1982. Elles renvoient à la négociation en entreprises et un certain nombre de sujets. Il y a eu les lois de 2004, de 2008, les lois Rebsamen, la loi Macron, la loi El Khomry. Ce qui se passe aujourd'hui est loin d'être une révolution. C'est une continuité vers la simplification, la flexibilité, vers davantage de sécurité aussi pour les salariés. C'est quelque chose qui ne peut que séduire les DRH que nous sommes.
Le droit du travail doit-il se décider dans les entreprises ?
C'est tout un ensemble, entre la loi, la branche et l'entreprise. Je crois qu'un certain nombre de questions ne peuvent être réellement réglées qu'à partir du moment où on est proche du niveau où les problèmes se posent. Quand on traite des conditions de travail, des régimes horaires, de l'utilisation des 35 heures, l'entreprise est la mieux placée. La branche a un certain nombre de rôles à jouer, dans les six domaines qui lui sont réservés, comme l'égalité, la pénibilité, les salaires, la formation.
Quelles décisions doivent se décider au niveau de l'entreprise ?
Je vais prendre l'exemple des 35 heures. Il ne faut pas toucher aux 35 heures, car on a eu le temps de s'habituer depuis 16 ans. Pour autant, il faut permettre à l'entreprise de négocier des systèmes d'annualisation, d'assouplissement. En revanche, je ne pense pas que chaque entreprise doive décider des salaires. C'est à la branche de le faire. On ne peut pas tout renvoyer à l'entreprise. Il n'y a pas de sens à permettre aux entreprises d'inventer des critères de rupture de contrat de travail ou d'allonger les périodes d'essai.
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