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Jean-Eudes du Mesnil (CGPME) : "La loi Travail est un immense gâchis"

Le secrétaire général de la CGPME, la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, est l'invité éco de France Info. Jean-Eudes du Mesnil estime que le texte est passé à côté de ses deux objectifs, la "création d'emploi" et l'organisation de la vie au travail avec ses salariés.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

"Tout ça est un immense gâchis, ça ne permettra pas de créer d'emplois supplémentaires, ce qui est vraiment dommage quand on voit le nombre de demandeurs d'emploi qu'on a aujourd'hui", réagit Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la CGPME, après l'échec de la motion de censure contre le gouvernement, qui conduit à l'adoption de la loi Travail.

"Est-ce que vous croyez franchement qu'un texte de loi qui fait 224 pages va simplifier la vie des entreprises ?", interroge Jean-Eudes du Mesnil. Pour lui, la réponse est non. Il estime que le texte est passé à côté de ses deux objectifs, "favoriser la création d'emploi", et "permettre à l'intérieur de l'entreprise au chef d'entreprise d'organiser la vie au travail avec ses salariés".

"On ne va pas profiter des nouvelles souplesses qui seront offertes par la loi aux grandes entreprises", regrette le secrétaire général de la CGPME. "On n'a pas de syndicats de salariés", explique-t-il. "Nous faire croire qu'on va passer par le mandatement, aller chercher quelqu'un à l'extérieur, ça n'a pas de sens".

Interrogé sur les licenciements économiques qui seront facilités, il assure qu'il n'y aura pas plus de licenciements. "Quand il y a besoin de se couper un bras pour éviter de se tirer une balle dans la tête, on est forcé de licencier une partie du personnel pour éviter de fermer l'entreprise", souligne Jean-Eudes du Mesnil. "Il n'y aura plus l'épée de Damoclès qu'il y a aujourd'hui avec un juge qui peut remettre en cause le caractère économique du licenciement", ce qui donnait lieu à des indemnités.

Il s'oppose à "toute taxe ou toute contrainte supplémentaire". Il se dit prêt à discuter, mais prévient qu'il refusera, en cas de taxe supplémentaire pour les entreprises, le système de bonus-malus sur les contrats courts qui est sur la table des négociations sur l'assurance chômage entre partenaires sociaux.

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