Cet article date de plus de sept ans.

Jean-Claude Mailly (FO) : l'exécutif "écoute", "ne nous dit pas non", mais ne donne "pas de réponses précises" sur la réforme du Code du travail

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, était l'invité d'Emmanuel Cugny, mercredi soir sur franceinfo, pour évoquer les chiffres du chômage, ainsi que la réforme du Code du travail.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, sur le plateau de franceinfo. (RADIO FRANCE)

L'exécutif "nous écoute beaucoup, quand on avance des choses on ne nous dit pas non, mais nous n'avons pas non plus de réponses précises", a déclaré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, mercredi 24 mai sur franceinfo. Plus tôt dans la journée, il a participé à une réunion à Matignon avec Edouard Philippe, Premier ministre, et Muriel Pénicaud, ministre du Travail, après une réunion à l'Élysée hier, "une prise de contact", selon lui. Claude Mailly est également revenu sur la baisse du nombre de chômeurs en catégorie A.

franceinfo : Que vous inspire la légère baisse du chômage au mois d'avril ?

Jean-Claude Mailly : On n'est pas encore dans une baisse forte du chômage. La catégorie A baisse, mais les activités réduites augmentent. Cela veut dire que beaucoup des emplois créés sont des emplois précaires. On aura vraiment un retournement de situation quand des emplois stables seront créés. Deuxième chose, les crédits destinés aux emplois aidés sont déjà mangés à 60%. Il va donc falloir que le gouvernement remette de l'argent si on ne veut pas que le nombre de jeune aidés diminue.

Comment interprétez-vous la décision du ministère du Travail de ne plus commenter les chiffres du chômage, mais seulement ceux trimestriels de l'Insee ?

C'est un changement de communication, pas un changement stratégique. Ce n'est pas forcément utile d'égrener tous les mois une variation légère. Je ne suis pas choqué. Les chiffres existeront quand même. Pour autant, si le chômage diminuait, ils seraient peut-être contents de les commenter tous les mois.

Comment s'est déroulée cette réunion avec le Premier ministre et la ministre du Travail ?

Comme mardi avec le président de la République. Nous avons discuté calendrier, méthode et on a commencé à discuter sur quelques dossiers. Ils nous écoutent beaucoup. Quand on avance des choses, on ne nous dit pas non, mais nous n'avons pas non plus de réponse précise. C'est plus une prise de contact avec les deux parties d'un exécutif.

Avez-vous eu des points de rupture précis pendant ces discussions ?

Tous les points peuvent poser problème. Si demain, sur les négociations collectives, on remet en cause la négociation par branche, cela va poser problème. La branche est un outil de régulation économique et social. Si on la consolide, c'est bien.

Vous avez une nouvelle réunion avec la ministre la semaine prochaine. Allez-vous discuter tout l'été ?

Je pense que oui. Je sais que la loi d'habilitation, c'est-à-dire l'autorisation d'écrire des ordonnances, sera pour début juillet. Ensuite, je sens qu'on pourrait aller jusqu'à septembre.

Depuis votre arrivée à la tête de FO en 2004, est-ce que vous n'êtes pas en train de transformer la centrale syndicale en instance réformatrice et signataire ?

Non, car nous avons deux conceptions du syndicalisme qui sont différentes. Je n'ai pas à transformer Force ouvrière. Si l'exécutif précédent avait voulu discuter sur la loi Travail, nous n'aurions pas été aussi revendicatifs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.