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Jacques Chanut (Fédération française du bâtiment) : "Nous lançons un plan de 15 000 recrutements"

Le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut, était l'invité de l'interview éco ce mercredi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les ventes de logements neufs reculent. Jusqu'à 14% de baisse pour les ventes de maisons individuelles. Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, était l'invité mercredi 11 juillet de franceinfo. Ce dernier estime que la baisse du prêt à taux zéro est l'un des facteurs de ce recul. Jacques Chanut affiche également sa volonté de pouvoir recruter et former immédiatement des jeunes, notamment dans les quartiers prioritaires, à partir de la rentrée prochaine.

franceninfo : Est-ce que la crise, dans le secteur du bâtiment revient ?

Jacques Chanut : Il y a eu une baisse dans les maisons individuelles, dans les secteurs périurbains et ruraux, c'est à dire là où il y a eu une baisse des aides pour les gens qui veulent acheter ou construire leur maison, le fameux prêt à taux zéro. (...) Dès que vous dépassez un taux d'endettement de 33%, vous avez des difficultés à trouver un prêt et l'accord d'une banque. Et le fameux prêt à taux zéro aide à diminuer le taux d'endettement des jeunes ménages qui veulent acheter ou construire pour la première fois. C'est automatique, mais il n'y a rien de nouveau : ce qu'il s'était passé en 2011/2012 avec déjà à l'époque la baisse du prêt à taux zéro avait entrainé une baisse des ventes et derrière, une baisse du niveau de construction.

Il doit y avoir un choix politique. Si il y a des recherches de baisses budgétaires dans ce pays, et c'est très légitime, ce ne doit pas être des baisses d'investissements. Or, l'aide à la solvabilisation des Français qui veulent acheter ou construire leur maison, c'est une aide d'investissement.  

Est-ce qu'il n'y a pas un problème de pouvoir d'achat en France en ce moment ? On a vu la consommation ralentir, la croissance ralentir...

Bien-sûr. On voit bien que le moral est en train de baisser et c'est lié au pouvoir d'achat. Soyons très prudent, ne recommençons pas les mêmes erreurs du passé. Il y a suffisament de choses qui fonctionnent mal, qui sont un coût direct pour l'Etat sans aucune recette, pour préserver justement des aides d'investissements et qui permettent de créer de la richesse et de l'emploi : 50 000 emplois dans le bâtiment, ces deux dernières années... qui dit mieux ?

Est-ce que vous avez toujours du mal à embaucher dans votre secteur

C'est le sujet central puisque notre activité est encore pour le moment très dynamique. On a une croissance de 2,5% sur 2018, attendue. Ce qui va faire un peu moins de 10% sur trois ans. (...) On reste en croissance et notre secteur a la particularité d'embaucher, dès qu'il est en croissance. Nous allons créer cette année 30 000 emplois, après en avoir créer 20 000 l'année dernière.  Et nous sommes déjà un secteur en tension. Comment ça se fait que nous soyons en tension, alors qu'il y a 423 000 personnes inscrites à Pôle Emploi dans la rubrique BTP ? Il y a un problème entre l'offre et la demande. Je crois qu'il faut se poser toutes les questions. Certains sont référencés dans ka rubrique BTP alors qu'ils ne sont pas qualifiés pour cela. 

Dans l'immédiat, nous avons la volonté de pouvoir recruter immédiatement des gens qui peuvent être formés, notamment dans les quartiers prioritaires des villes. (...) Nous lançons un plan de 15 000 recrutements avec des formations si c'est nécessaire. L'idée c'est d'insérer, par la qualifications, ces jeunes de quartier. Cela commence en septembre.

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