Hôtellerie : Sofitel, et son "luxe de cœur à la française", va ouvrir 30 nouveaux hôtels partout dans le monde
L'aventure de Sofitel, qui fête cette année ses 60 ans d'existence, a commencé avec un premier hôtel 5 étoiles à Strasbourg, créé par la banque BNP Paribas. Racheté en 1980 par le groupe Accor Arena, ce sont désormais 123 hôtels répartis dans 48 pays, dont évidemment la France. À Paris, il y a quatre adresses : l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffiel, le Faubourg Saint-Honoré et la rue Scribe.
À la question du remplissage de ces quatre établissements parisiens pour la période des Jeux olympiques cet été, Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery et Emblems, assurent qu'ils sont mieux remplis que beaucoup d'autres, qui ne sont remplis au mieux qu'aux deux tiers.
Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery et Emblems : Deux sont déjà privatisés dans le cadre de ces Jeux et les deux autres sont déjà très bien avancés, avec quasiment à 70% de taux d'occupation.
Est-ce que vous vos prix ont doublé, comme c'est le cas dans d'autres hôtels à Paris ?
Non, ils n'ont pas doublé. On est partenaire des Jeux olympiques donc on a contracté avec le Comité de Jeux des tarifs, pour pouvoir accueillir quand même le plus grand nombre. En revanche, de manière générale, on constate une appétence pour le voyage et le tourisme dans le monde entier.
Justement, Sofitel fête ses 60 ans d'existence cette année, avec une nouvelle signature cette année en Inde, à Jaipur. Le luxe à la française, ça s'exporte bien ?
Oui, c'est un petit bout de France partout dans le monde. On vient de signer effectivement un Sofitel à Jaipur.
"On a signé un Sofitel Legend à Prague, mais aussi des Sofitel en Arabie Saoudite, en Chine, partout dans le monde."
Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery et Emblemsà franceinfo
Et nous célébrerons le jubilé de diamant de la marque le 26 juin 2024, dans le premier Sofitel du réseau, celui de Strasbourg.
Dans l'hôtel de Jaipur, il y aura 50 suites dotées de piscines privées. Ça veut dire toujours plus de luxe, toujours plus d'exclusivité, c'est la tendance actuelle ?
Le luxe d'aujourd'hui, pour nous, c'est principalement deux choses. C'est d'abord une question d'attitude et de service. Vous pouvez avoir un produit magnifique, mais s'il n'y a pas une culture, un service personnalisé, une attention, quelque chose autour de l'intelligence de cœur, ce n'est pas du luxe. Et par ailleurs, oui, vous avez raison, il y a quelque chose de très affirmé de la part de nos clients sur l'exclusivité d'une émotion, d'une expérience qui n'est pas comme les autres.
Est-ce nouveau ?
Ça s'est plutôt renforcé, particulièrement après le Covid. Les gens veulent quelque chose qui soit à la fois la garantie d'une promesse de marque, d'un standard puissant, et en même temps quelque chose de très choisi, très exclusif, presque intimiste. On est autour d'un luxe de cœur et d'engagement. C'est pour ça que je reviens sur le fait que le luxe, c'est aussi pour nous une question de culture.
Quatre nouveaux hôtels vont ouvrir cette année, dans quelle zone du monde ?
Un peu partout. On a des très beaux hôtels qui vont ouvrir en Chine, où les gens recommencent à voyager.
"Depuis le début de l'année, on retrouve enfin de la clientèle chinoise et c'est important puisqu’en Chine il y a quand même 21 Sofitel."
Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery et Emblemsà franceinfo
On va aussi ouvrir un Sofitel à Cotonou, au Bénin, d'ici la fin de l'année, et c'est une fierté. L'Inde est pour nous un territoire clé et puis aussi quand même l'Europe, l'Europe du Sud et l'Europe du Nord.
L'Europe n'est pas saturé ? On imagine que le marché européen est suffisamment dense.
Non, aujourd'hui, je n'ai qu'un Sofitel en Espagne, et un au Portugal. C'est quand même un non-sens. Donc on a un très beau projet sur la péninsule ibérique. Et puis les États-Unis, malgré les grands challengers, les grands acteurs américains qui sont là, je suis convaincue que l'hôtellerie de cœur à la française a toutes ses chances.
Quel est le modèle économique, de Sofitel ? Est-ce d'augmenter le taux d'occupation des hôtels existants, est-ce d'augmenter le panier moyen par client, ou est-ce d'augmenter le nombre d'hôtels dans le monde ?
On a une logique de croissance choisie. Pour qu'une marque soit un succès, pour nous, elle doit être claire et différenciante.
"Il y a tellement de marques qu'il faut articuler une identité claire autour de Sofitel, et il faut qu'elle soit inspirante."
Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery et Emblemsà franceinfo
Vous avez fermé des hôtels qui ne répondaient pas aux standards ?
Absolument. Depuis que j'ai pris mon rôle en janvier 2023, on est sur le point de fermer trois Sofitel, et on est en train de discuter éventuellement de la sortie de deux autres. On veut que le réseau soit cohérent, et qu'entre la promesse de la marque sur les communications et la réalité de l'expérience, il n'y ait aucun écart.
Et donc le modèle économique, c'est offrir un luxe à la française partout dans le monde, ancré avec la culture locale, qui brasse une clientèle à la fois loisirs et business. Ce qui est intéressant, c'est qu'on avait 50-50 de clientèle business et de clientèle loisirs avant le Covid. Aujourd'hui, on a 64% de clientèle loisirs, dans des Sofitel très différents, aussi bien urbains que Resorts, et même des Sofitel d'aéroport qui marchent très bien. Donc on est plutôt grand public, avec un luxe accessible mais au sens noble, très engagé côté responsabilité sociétale, on n'a pas une politique de remplissage à tout prix.
C'est le modèle de croissance aujourd'hui, avec 30 Sofitel qui vont ouvrir d'ici à 2027. Donc on va passer de 120 à 150 Sofitel dans les trois prochaines années.
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