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Face au populisme "il faut décortiquer les idées reçues", explique Françoise Benhamou, co-présidente du Cercle des économistes

"Des économistes répondent aux populistes", c’est le titre d’un ouvrage collectif qui vient de paraître aux éditions Odile Jacob. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Françoise Benhamou, co-présidente du Cercle des économistes, invitée de franceinfo le 6 mai 2022 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Apporter des réponses d'économistes à des arguments souvent simplistes" : c'est le but de l'ouvrage collectif Des économistes répondent aux populistes, qui vient de paraître. L’une des directrices de l’ouvrage, Françoise Benhamou, co-présidente du Cercle des économistes, était l’invitée éco de franceinfo vendredi 6 mai.

franceinfo : À partir de quel moment une femme ou un homme politique devient populiste ?  

Françoise Benhamou : Dans l’acception contemporaine, deux éléments prédominent : le premier c’est la dénonciation systématique des élites. Tout problème est lié au fait que les élites jouent contre le peuple, en quelque sorte… et le deuxième élément c’est la volonté de protéger – parfois de manière légitime – contre la mondialisation, contre les immigrés, etc. 

Pourquoi avoir écrit ce livre sur ce thème ?

En cette période fortement politique, on s’est aperçu que certes des économistes se sont intéressés au populisme du point de vue de ses origines, mais il n’y avait pas de réponses d’économistes à un certain nombre d’arguments qui sont souvent simplistes… et parce qu’ils sont simplistes, ils sont souvent efficaces et portés par les populistes.

Le clivage dans l’opinion publique est-il anormal sur ces sujets sensibles que sont la mondialisation, le capitalisme, les actionnaires… ?

Le débat est normal. D’ailleurs nous faisons très attention de montrer que même dans le discours populiste il y a des éléments que l’on peut entendre. Par exemple dans la volonté de protection et de réindustrialisation, il y a des éléments qui sont extrêmement justes. Mais on ne peut pas imputer toutes les difficultés industrielles ou d’emplois à la mondialisation. C’est cela que nous essayons de démontrer. Nous essayons également de montrer les solutions qui sont raisonnables et pas seulement idéologiques. (…) il faut décortiquer les idées reçues.

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