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Environnement : le journaliste Guillaume Pitron explore "l’enfer numérique"

Dans une enquête riche, Guillaume Pitron propose un "voyage au bout d'un like". De smartphone en datacenters, les outils digitaux entraînent une pollution souvent invisible, mais de plus en plus forte. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Guillaume Pitron, journaliste et auteur du livre L’enfer numérique, voyage au bout d’un like, invité de franceinfo le 14 septembre 2021. (FRANCEINFO)

La pollution digitale est colossale. C’est la conclusion du journaliste Guillaume Pitron qui explore, dans son nouveau livre, les conséquences physiques de la dématérialisation. L’enfer numérique, voyage au bout d’un like, paraît aux éditions Les liens qui libèrent.  

Le journaliste montre notamment comment un simple "like", sur Facebook, "va traverser le monde, faire des milliers de kilomètres, traverser les océans dans des câbles sous-marins et être stockés dans des datacenters, des fermes de données, souvent plusieurs fois, et arriver, in fine sur votre téléphone".  

Toujours plus d’électricité et de matières premières 

"Le soleil ne se couche jamais sur internet", explique Guillaume Pitron, et l’ensemble des technologies digitales entraîne une consommation d’électricité de plus en plus importante. Environ 10% de l’électricité produite sur la planète y sont aujourd’hui affectés, et le phénomène est en forte hausse.  

Il y a une illusion de l’immatériel. Nos vies sont dématérialisées, et c’est absolument pratique. Mais pour faire du virtuel, il faut de la matière. Et plus c’est virtuel, plus il faut de la matière.  

Guillaume Pitron, auteur du livre "L’enfer numérique, voyage au bout d’un like"

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L’auteur donne l’exemple des puces, notamment contenues dans nos smartphones : "Pour fabriquer une puce de deux grammes, c’est tellement complexe que ça nécessite 32 kilos de matières… " Plus les objets sont petits et performants, plus leur composition est variée. Un smartphone contient aujourd’hui plus de 50 matières premières différentes (aluminium, chrome, nickel, etc.)  

Pour Guillaume Pitron, la sobriété devrait s’imposer. Mais, estime-t-il, "changer les usages, surtout entre les mains de la génération ‘Greta’, droguées à ces outils-là, va être une question difficile à traiter".      

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