Dominique Carlac’h, candidate à la présidence du Medef : "Nous devons associer les salariés"
La candidate à la présidence du Medef, Dominique Carlac’h, a estimé vendredi sur franceinfo que "si nous voulons être efficaces, nous devons repenser le modèle social dans nos entreprises."
Elle est la seule femme candidate à la présidence du Medef. Dominique Carlac’h a expliqué vendredi 30 mars sur franceinfo que les entreprises doivent "associer les salariés". Cette ancienne athlète, spécialiste du 400 mètres, est à la tête d’une société de conseil D&Consultants. L'élection du successeur à Pierre Gattaz aura lieu début juillet.
franceinfo : Sur neuf candidats, vous êtes la seule femme. Où sont-elles ?
Dominique Carlac’h : Les femmes sont très présentes dans la société en générale mais nous sommes très peu dans le monde patronal. Il y a pléthore de candidatures, ce qui est un bon signe de démocratie dans notre organisation, mais elles sont très homogènes dans le genre.
Cela reflète l’exécutif du Medef : sur 16 membres, il y a trois femmes. Est-ce que vous voulez changer ça si vous êtes élue ?
La question de la parité dans l’entreprise et dans les organisations représentatives est indéniablement fondamentale. Néanmoins, derrière la singularité du sujet porté par une femme, je pense qu’il faut revenir à des convictions profondes qui seront un petit peu porté différemment dès lors qu’elles le sont par une femme. Si j’en viens à mes convictions purement économiques pour les entreprises, je pense qu’on a beaucoup entendu de discours sur la nécessaire compétitivité par les coûts des entreprises.
Et les demandes qui reviennent régulièrement dans les revendications patronales comme la baisse des cotisations ou des impôts. Vous ne voulez pas défendre cela ?
Elles sont légitimes certes mais elles sont insuffisantes. Nous devons nous réformer et avoir un deuxième discours complémentaire. La compétitivité peut être interne aux entreprises dès lors qu’on repense la place des femmes et des hommes dans l’entreprise. C’est sur le terrain de l’innovation managériale sur lequel je veux aller. Aujourd’hui, on a beaucoup entendu parler de l’économie 4.0, de l’usine du futur. En fait, on est déjà dedans. L’économie du futur entraîne un mode d’organisation différent dans les entreprises. On n’est plus du tout dans des pyramides et processus longs. On est dans des processus rapides.
Vous êtes cheffe d’entreprise depuis plus de 25 ans. Est-ce qu’il faut davantage écouter les salariés et les associer davantage à la gestion de l’entreprise ?
Ce n’est pas une question d’idéologie mais une question pragmatique d’efficacité économique. Si nous voulons être efficaces, nous devons repenser le modèle social dans nos entreprises et dans nos organisations représentatives. Ça veut dire associer les salariés et avoir beaucoup de parties prenantes. C’est l’esprit de la responsabilité sociale et environnementale.
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