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Crise climatique et inflation : "Près de 750 000 personnes sont en situation de famine potentielle", selon Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU

Les phénomènes climatiques, combinés à la flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie, créent une situation "terrible", selon Olivier de Schutter.

Article rédigé par franceinfo
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Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies pour l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, le 8 juillet 2021, à Bruxelles. (NILS QUINTELIER / BELGA)

Dans plusieurs pays d’Afrique, les habitants subissent la plus forte sécheresse depuis quarante ans. Ailleurs dans le monde, d’autres pays subissent des inondations. Combinés aux effets de la guerre en Ukraine, ces phénomènes accentuent les problèmes d’alimentation. Invité éco de franceinfo, Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies pour l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, demande une mobilisation urgente, alors que la famine gagne du terrain.

"Près de 750 000 personnes sont en situation de famine potentielle", selon Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU

"Aujourd’hui, on a six pays où menace la famine : l’Ethiopie, le Nigeria, le Yemen, le sud Soudan, l’Afghanistan et la Somalie, explique-t-il. Près de 750 000 personnes sont en situation de famine potentielle. Malheureusement, une fois de plus, la communauté internationale est prise de court. On n’a pas du tout prévu une réponse humanitaire à la hauteur des enjeux, et ces populations risquent d’être abandonnées à elles-mêmes pour les semaines qui viennent".  

Une fois de plus, on n’a pas tiré les leçons du passé. On se trouve pris par surprise par ces événements et cette spirale entre catastrophes naturelles et conflits conduisant à des déplacements de population."

Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour l'extrême pauvreté

sur franceinfo

"L’augmentation des prix ne date pas du conflit ukrainien", rappelle le rapporteur spécial de l’ONU : "Cette hausse est liée à l’augmentation des prix de l’énergie, du pétrole, du gaz. N’oublions pas que la production agricole et alimentaire dépend très fortement de l’utilisation de l’énergie fossile". Mais "l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le blocage des ports de la Mer noire où sont bloqués près de 25 millions de tonnes de blé (…), cela a augmenté la panique sur les marchés et cela a stimulé la spéculation de la part de certains grands acteurs sur ces marchés des céréales."

Une bulle spéculative affecte aujourd’hui les populations.

Olivier de Schutter

Le rapporteur spécial de l’ONU appelle le monde à se mobiliser pour éviter une crise qui serait pire que celle de 2008, en apportant "une réponse humanitaire aux pays d’Afrique du nord, du Moyen-Orient, qui aujourd’hui ne peuvent plus payer leurs factures alimentaires". Mais Olivier de Schutter souhaite aussi une réponse de fond : "Il faut à moyen terme soulager la dette de ces pays (…) et les encourager à produire davantage pour eux-mêmes".

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