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Coronavirus : "On livre entre 300 et 400 000 colis par jour", affirme la société de livraison de e-commerce Hopps

La société de livraison de e-commerce affirme avoir "une explosion des volumes de colis", selon Frédéric Pons, son président fondateur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un entrepôt d'un site de e-commerce. Photo d'illustration. (GEORGES GOBET / AFP)

"On fait en ce moment tous les jours de Noël, plus 20 %", estime Frédéric Pons, le président fondateur de Hopps Group, un opérateur postal privé de logistique et livraison pour le e-commerce. Invité éco de franceinfo lundi 20 avril, selon lui l'activité de l’entreprise a explosé avec "entre 300 et 400 000 colis livrés par jour". Hopps Group innove aussi en se positionnant sur la livraison locale.

franceinfo : Est-ce que vous pouvez nous donner une idée de l'impact du confinement depuis la mi-mars dans votre activité ?

Frédéric Pons : On a un groupe qui se répartit en deux activités principales. Des solutions e-commerce d'un côté et des solutions médias courrier de l'autre. Sur l'activité e-commerce, on a une explosion des volumes de colis, qui sont dus à trois phénomènes. Le premier phénomène a été la fermeture des magasins et donc des relais. Ça a été un afflux considérable pour nous dans un premier temps. Le deuxième phénomène a été le retrait de La Poste sur à peu près la moitié de son activité. Ça aussi, ça a été une deuxième déferlante. La troisième est en ce moment où le confinement dure et forcément, les consommateurs achètent sur Internet. Ça a un effet assez exponentiel aussi pour nous, puisque l'on fait en ce moment tous les jours de Noël, plus 20%. On fait entre 300 et 400 000 colis par jour.

Comment un groupe comme le vôtre s'adapte pour répondre à la demande croissante de ses clients et à assurer la sécurité des salariés ?

On a la chance d'avoir plusieurs activités dans notre groupe. On a une activité qui explose : le e-commerce. Mais de l'autre côté, on a aussi une activité à l'arrêt qui est la distribution des prospectus et du courrier, puisque l'arrêt des magasins non-alimentaires a fait qu’on a perdu notre activité. Les magasins alimentaires, pour être très honnête, n’avaient pas tellement besoin d'attirer des gens dans leurs magasins, puisqu’il y avait une ruée. On a été contraints de mettre 17 000 salariés au chômage technique sur 22 000 salariés. On a fait un appel à candidatures pour transférer des effectifs dans l'activité e-commerce. D'ores et déjà, plus de 500 salariés ont été transférés soit dans la livraison de colis, soit dans la production, le tri dans nos entrepôts logistiques. Concrètement, la première chose a été de trouver des masques, des gants, des gels pour pouvoir équiper tous nos sites avec ces moyens, assurer aussi le respect des barrières. Ça n'a pas toujours été évident au début. Cela nous a aussi fait baisser notre productivité, bien sûr, mais surtout, ça a fait que les gens ont senti un rôle important, surtout dans cette phase où il y avait un certain nombre de défaillances. Donc la continuité de l'activité chez nous a été de 100%. Malgré les peurs, malgré tout ce qu'on nous a dit, le fait qu'on ait protégé nos salariés au maximum a fait que notre entreprise a continué à tourner dans des périodes où d'autres ont baissé les bras.

Est ce qu'il peut y avoir une complémentarité, opérateurs publics, opérateurs privés en ces périodes, notamment avec La Poste ?

Je pense qu'il y a de la complémentarité, surtout dans des phases où c'est plus difficile pour certains que pour d'autres. On a joué le relais sur un certain nombre d'opérations. Par exemple, on a livré des ordinateurs à des enfants qui étaient confinés sans moyens pour continuer leur éducation. On a livré pas mal de masques également à des endroits où il était difficile d’en envoyer. À partir du moment où on assure nous 100 % de couverture du territoire français, tous les consommateurs sont livrés, on assure ce service lorsqu'il nous est demandé.

Est-ce que cette crise va vous pousser à modifier votre modèle économique ?

Ce qui est ce qui est assez extraordinaire, c'est qu'en même temps, on est submergés par l'activité. En parallèle de ça, on innove. On innove parce qu'on sent bien que le monde est en train de changer. Cette situation inédite va changer notre façon de travailler, mais aussi notre façon de consommer. On a décidé de lancer une initiative avec une start-up locale et qui avait créé une application qui permettait d'acheter localement des produits et de se les faire livrer à la maison le soir, ce qu'on appelle le locavore, le consommer local. Il a deux utilités en ce moment. Un, les gens sont confinés, ils ont la nécessité de trouver des solutions. Mais on pense certainement qu'après, les gens vont être à même de consommer dans le coin, consommer des produits frais, consommer les produits sur le circuit court. On a développé une application avec cette start-up qui permet d'acheter tous les produits dans votre ville, locaux, soit du producteur, soit du commerçant local et surtout de payer en une seule fois, et d’être livré le soir si vous rentrez directement chez vous et que vous n’avez pas le temps d'aller chercher dans les différents commerces.

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