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Convention citoyenne sur le climat : "On reste un peu sur sa faim" regrette l'économiste Thomas Piketty

24h après les 150 propositions produites par la Convention citoyenne sur le climat, l'économiste Thomas Piketty "reste sur sa faim", ce lundi 22 juin dans l'invité éco de franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Temps de lecture : 7 min
L'économiste Thomas Piketty (VINCENT ISORE / MAXPPP)

L'insatisfaction de Thomas Piketty porte notamment sur l'idée d'un impôt écologique sur la fortune. "C'est une proposition intéressante et en même temps, ça reste un petit peu flou. On reste un peu sur sa faim parce que pour tout ce qui concerne le financement, ou le chiffrage global de la réduction d'émissions carbones qu'on peut espérer de l'ensemble des mesures, il n'y a pas de chiffrage global ni budget des mesures. Or on sait que c'est quand on rentre dans ces détails-là que les choses deviennent difficiles."

Je pense qu'on a besoin de plus de justice fiscale

Thomas Piketty

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La Convention citoyenne sur le climat est un collectif de 150 citoyens qui a travaillé pendant neuf mois pour répondre à l'urgence climatique. Il propose notamment de soumettre à un référendum l'inscription du changement climatique dans la Constitution et la création d’un crime d’écocide.

"Il y a une demande de plus de justice" dans ces propositions, poursuit Thomas Piketty. "Mais ce n'est pas chiffré. La question de la taxe carbone n'est pas réabordée. Alors que je pense qu'on a besoin de plus de justice fiscale".

Le plus grand regret de l'économiste porte sur l'impôt sur la fortune. "On a quand même l'impression qu'on a cherché à éviter les sujets qui fâchent le plus. En particulier d'avoir un vote explicite sur la question d' un rétablissement de l'impôt sur la fortune. [...] La façon dont tout ça a été organisé, ne me permet pas de définir ce que pourrait être vraiment un objectif global de justice social face à la transition énergétique. Ce qui est quand même la question centrale et très difficile à laquelle il va falloir faire face."

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