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Chômage des jeunes : "Ils manquent de visibilité sur les opportunités qu’ils pourraient trouver dans les entreprises"

Alors que le nombre de demandeurs d'emploi est redevenu inférieur à son niveau d'avant-crise, les jeunes sont toujours concernés par le chômage de masse. La directrice Emploi chez Nomad Education, Elvire du Couëdic, a livré son analyse sur franceinfo jeudi.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Elvire du Couëdic, directrice Emploi chez Nomad Education, était l'invitée de franceinfo jeudi 28 octobre 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Selon les chiffres du chômage au troisième trimestre, publiés mercredi 27 octobre, le nombre de demandeurs d’emplois est redevenu inférieur à son niveau d’avant-crise. En effet, le nombre de chômeurs de catégorie A se situe juste en-dessous de son niveau d'avant-crise avec 5 200 demandeurs d'emploi en moins par rapport au 4e trimestre 2019.

Si cette baisse est la plus prononcée chez les moins de 25 ans (-8.4% en France métropolitaine), la question du chômage de masse y reste posée, alors qu'en parallèle les entreprises ne trouvent pas toujours la main d’œuvre dont elles ont besoin. Elvire du Couëdic, directrice Emploi chez Nomad Education, une application qui accompagne lycéens et étudiants vers l’emploi, a livré jeudi 28 octobre à franceinfo son regard sur les dysfonctionnements du marché du travail.  

franceinfo : Vous accompagnez les grands groupes sur leurs campagnes de recrutement depuis plusieurs années. Comment expliquer la pénurie de main d’œuvre ?

Elvire du Couëdic : Parmi les demandeurs d’emplois, il y a ceux du haut du panier, c'est-à-dire les cadres, mais ils représentent aujourd’hui 18% des salariés en France qui sont en plein emploi. Ensuite, plus on redescend vers des filières courtes et professionnelles, plus on voit s’accentuer le taux de chômage, qui a tendance à augmenter, notamment chez les jeunes avec - de mémoire - 19,5% de taux de chômage.

Est-ce un manque de formation ou de visibilité ?

Les jeunes ne sont pas formés aux emplois de demain mais surtout ils manquent de visibilité sur les opportunités qu’ils pourraient trouver au sein des entreprises. Un collégien qui doit commencer à penser à son orientation pour choisir entre une filière générale, technologique ou professionnelle, n’entre à aucun moment en contact avec l’entreprise qui serait capable de lui proposer de la visibilité sur son avenir et les différents métiers qui pourraient l’intéresser.

L'apprentissage est-il trop méconnu ?

Il y a des grands groupes de l’énergie et la grande distribution qui, aujourd’hui, ont des difficultés de recrutement. Ils peinent à trouver des jeunes issus d’une éducation standard et sont obligées de mettre en place soit des universités, soit des Centres de formation d’apprentis (CFA) pour récupérer les jeunes en réorientation, les former et les intégrer dans leur entreprise.

L'ascenseur social est-il en panne ?

Au sein d’une entreprise, on peut parfois être issu d’une filière professionnalisante. Nous n’avons pas tous un réseau qui nous permet d’avancer facilement dans la vie. L’entreprise peut alors vous apporter ce chaînon manquant et vous faire évoluer.

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