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Bruno Bonnell, député du Rhône (LREM) : "Je veux être un député expert de l’entreprise"

Le nouveau député du Rhône, Bruno Bonnell, était l'invité de l'interview éco lundi. Il a esquissé les objectifs de sa mandature. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Bruno Bonnell est fondateur d’Infogrames, député du Rhône (LREM). (RADIO FRANCE)

Le mouvement La République en Marche a décroché à lui seul 308 sièges à l'Assemblée nationale après le second tour des législatives, obtenant ainsi la majorité absolue.

Parmi ces nouveaux députés, Bruno Bonnell, chef d'entreprise, a battu la candidate PS Najat Vallaud-Belkacem dans la 6ème circonscription du Rhône. Le député de 58 ans, co-fondateur du leader européen des jeux vidéo Infogrames, a décidé de laisser de côté ses activités entrepreneuriales pour se consacrer pleinement à sa fonction de parlementaire. "Si j'ai adhéré au mouvement d'Emmanuel Macron, c'est parce qu'il a expliqué le monde tel qu'il était, en révolution numérique, en révolution environnementale, en mondialisation", a-t-il affirmé dans l'interview éco de franceinfo lundi 19 juin.

franceinfo : Quel député et quel expert serez-vous au sein de l'Assemblée nationale ?

Bruno Bonnell : Certainement de l'entreprise, j'en ai créé quelques dizaines. Toujours dans la transformation numérique, quelque chose qui m'obsède depuis maintenant 35 ans. Si j'ai adhéré au mouvement d'Emmanuel Macron, c'est parce qu'il a expliqué le monde tel qu'il était, en révolution numérique, en révolution environnementale, en mondialisation. (...) Généralement, on nous dit que la politique est omnisciente, moi j'ai la prétention de dire qu'il est bon d'avoir des domaines dans lesquels on a une expertise et reconnaître humblement qu'il y en a d'autres sur lesquels on a besoin de renfort. C'est ça un peu ce basculement de la société civile dans cette nouvelle Assemblée : un équilibre entre des gens qui sont des politiques, et d'autres qui viennent de la réalité, du quotidien, et qui vont amener justement leur savoir-faire là-dessus.

Quelle ligne allez-vous suivre à présent ? Quels dossiers jugez-vous prioritaires ?

Je vais m'intéresser à l'intégralité des lois que nous nous sommes engagés à voter dans le cadre du programme. Ce programme, il est clair, il est précis, il n'a pas changé depuis le début. Le président de la République est un modèle de ce côté-là, il a fait exactement tout ce qu'il avait dit qu'il ferait dans ces quelques semaines de prise de fonction. Et nous devons faire la même chose, c'est-à-dire rapidement nous mettre en ordre de marche pour faire exécuter ces lois. Il y a deux sujets urgents pour les Français : l'emploi et il y a la sécurité. C'est quelque chose qui est excessivement sérieux, mais là on parle concret. En tant que chef d'entreprise, j'ai eu l'occasion d'embaucher quelques milliers de personnes, parfois malheureusement de les licencier, j'ai eu des cas de Prud'hommes... Donc quand je lis un texte de loi qui concerne tous ces sujets, je me sens plus impliqué que dans la santé par exemple, sur laquelle j'ai moins d'expertise. Je crois que la différence entre en parler en théorie, et vouloir faire cohabiter, faire une exécution effective de la loi dans le quotidien des gens, est fondamental et est une grande différence. Quand on fait entrer des gens qui ont sauvé des vies, qui ont construit des bâtiments, qui ont créé des emplois, même des génies, on apporte une énergie à la France qui est extraordinaire. 

Bien évidemment, il va falloir apprendre les codes de l'Assemblée, mais on va aussi les bousculer, et c'est ça qui est important. Une fois de plus, la France va être en avance et va réinventer l'Assemblée nationale.

Bruno Bonnell, chef d'entreprise et député de la 6e circonscription du Rhône

à franceinfo

Êtes-vous initialement de gauche ou de droite ?

J'ai toujours voté à gauche, depuis que je suis en état de voter. Et je ne comprends plus la gauche. Je ne sais plus de quelle gauche on parle : est-ce que c'est les extrêmes de la France Insoumise, est-ce que c'est des déclarations sur la taxation des robots de Monsieur Hamon, est-ce que c'est un autre type de gauche que représentait l'ancien président de la République ? Je pense que cette gauche ne fait plus envie. Je revendique mes racines, comme tout le monde, je pense que c'est ça la force du mouvement En Marche, c'est qu'il y a des gens qui viennent de droite, de gauche, du centre. Ce n'est pas du tout la même chose dans l'histoire des gens, mais il n'est pas nécessaire d'être semblables pour être rassemblés. Je crois que, surtout, le mouvement En Marche représente un mouvement qui redéfinit la fonction politique, en disant "mettons-nous ensemble pour des exécutions d'une vision", celle du président de la République, et "arrêtons de nous quereller sur des postures, voire des dogmes". Le socialisme n'a pas l'exclusivité du social. Les chefs d'entreprise que je connais mènent d'abord des aventures humaines, dans lesquelles ils équilibrent l'économie et le social, et j'en connais beaucoup. Je pense que ces caricatures, presque du XIXème siècle, de ces patrons sans foi ni loi sont des exceptions parmi les hommes et les femmes qui aujourd'hui créent de l'emploi et développent des activités.


Bruno Bonnell, député du Rhône (REM) : "Je veux... par franceinfo

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