André Bonnard (FNPL) : "Les producteurs de lait sont en crise depuis 1 000 jours !"
Le secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait André Bonnard était l'invité de Jean Leymarie, lundi sur franceinfo, afin d'évoquer les prochaines actions du premier syndicat laitier.
Les producteurs laitiers appellent à l’aide, et préparent de nouvelles actions dès mardi 13 juin. La semaine dernière déjà, plusieurs centaines d’entre eux avaient bloqué la laiterie Sodiaal de Guingamp, dans les Côtes-d'Armor. L'objectif est de "faire en sorte que les coopératives les entendent et essaient de mieux rémunérer le lait qu'ils produisent", explique, lundi 12 juin sur franceinfo, André Bonnard, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), premier syndicat laitier. Selon lui, les 1 000 litres doivent être rémunérés 340 euros "pour couvrir au moins les coûts de production".
franceinfo : Quelles actions avez-vous prévu ?
André Bonnard : À partir de demain, nous allons à nouveau exprimer le désarroi des producteurs qui sont en crise depuis quasiment 1 000 jours. On va faire en sorte que leurs coopératives à qui ils livrent leur lait les entendent et essaient de mieux rémunérer le lait qu'ils produisent. Concrètement, des usines vont être bloquées, principalement dans l'ouest de la France. Des sièges sociaux vont être également visités pour obtenir des explications, des rendez-vous et l'ouverture de négociations directes.
Quel est l'objectif ?
L'objectif est d'obtenir qu'une part de la revalorisation du marché intérieur revienne jusqu'au producteur. Pour les trois mois qui viennent, il nous semble qu'il faudrait bloquer les compteurs. Il faut dire : les coûts de production, c'est 340 euros les 1 000 litres. Il faut que les producteurs soient payés pendant ces trois mois qui viennent à 340 euros les 1 000 litres, que cela couvrent au moins leurs coûts de production. Pendant ce temps-là, on doit mettre à profit les états généraux de l'alimentation que nous propose le gouvernement pour définir une nouvelle façon de partager la valeur ajoutée au sein de cette filière.
À quel prix vendez-vous votre lait aujourd'hui ?
Au mois de juin, je vends mon lait à 30 centimes du litre, soit 300 euros les 1 000 litres. Pour un producteur de lait moyen en France, 340 euros les 1 000 litres, couvre les coûts de production et la rémunération du travail.
Il y a moins d'un an, vous étiez en guerre contre Lactalis, numéro 1 mondial des produits laitiers. Il y a eu un accord. Cela veut dire que rien n'a changé ?
L'année dernière, l'accord que nous avions eu avec Lactalis était à 27 centimes. Nous sommes passés à 30 centimes. C'est mieux, mais ce n'est pas suffisant. Ailleurs en Europe, nos collègues sont arrivés aux 34 centimes qui permettent de couvrir leurs charges. C'est cela qu'on a du mal à comprendre. Il y a un problème franco-français. C'est un vrai problème de fonctionnement de la filière française, alors que les consommateurs français sont ceux qui achètent le plus de produits laitiers. De plus, ils les achètent à une valeur supérieure aux autres pays européens.
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