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L'apprentissage est "une voie de réussite mais la plupart ne le savent pas" affirme la ministre du Travail

Muriel Penicaud a annoncé vendredi sur franceinfo son intention de "bousculer profondément l'apprentissage".

Article rédigé par franceinfo
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La ministre du Travail, Muriel Penicaud, sur le plateau de franceinfo, le 9 février 2018. (FRANCEINFO)

La ministre du Travail veut réformer l'apprentissage. Muriel Penicaud a dévoilé vendredi 9 février, vingt mesures pour développer cette voie qui mêle expérience en entreprise et école. Invitée de franceinfo, elle a déploré que l'apprentissage est "une voie de réussite mais la plupart ne le savent pas". 

franceinfo : Quel est le changement pour les apprentis ?

Muriel Penicaud : On est obligé de changer beaucoup de choses dans le système pour que tout ça devienne vrai. Aujourd'hui il y a seulement 421 000 jeunes qui ont la chance de vivre cette excellence. Un tiers d'entre eux crée leur entreprise après et 7 sur 10 trouvent un emploi. C'est très peu. C'est seulement 7% des jeunes. Dans tous les pays qui ont vécu le chômage de masse des jeunes, c'est plutôt 15%. Ce qui fait qu'aujourd'hui on vit un drame absolu, 1,3 millions de jeunes ne sont ni en formation, ni en apprentissage, ni en emploi. Ils n'arrivent pas à se projeter dans l'avenir. On a besoin de bousculer profondément le système, de le transformer, pour changer d'échelle et que ce soit vraiment une grande voie de passion et d'excellence pour un beaucoup plus grand nombre.

Souvent l'apprentissage fait peur. Qui a peur de l'apprentissage ? Est-ce les parents, les enseignants ? Où est le problème ?

On a un décalage dans le temps puisqu'en fait, les 421 000 qui y sont, eux, c'est vraiment une voie de réussite. Il y a un grand succès, aussi bien dans l'enseignement supérieur qu'au niveau CAP et BAC Pro avec un très bon taux d'insertion, au moins 7 sur 10 trois mois après, c'est un des meilleurs taux d'insertion. Pour ceux qui y vont c'est une voie de réussite, mais la plupart des familles et des jeunes ne le savent pas. Donc, pour ça il y a un travail à faire sur l'orientation. Il faut qu'elle soit choisie et non pas subie et qu'elle soit éclairée.  L'idée centrale de la réforme est que ça va tourner autour du jeune, autour de l'entreprise, au lieu qu'on leur demande de se mettre dans des cases inconfortables qui ne marchent pas bien.

Les entreprises vont beaucoup plus intervenir dans la formation, dans la définition des diplômes. Est-ce bien leur rôle ?

Est-ce que vous savez qu'aujourd'hui il faut cinq ans en moyenne pour innover un diplôme ? Aujourd'hui à la vitesse d'évolutions des métiers, c'est fou. Donc demain les diplômes vont être co-décidés, co-construits. Le financement des formations va complètement changer.

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