Syrie : le revirement de Moscou fait réagir
Un revirement important puisque Moscou ne reconnaissait pas
jusque-là l'existence des armes chimiques pour ne pas froisser son allié Bachar
al-Assad. Mais pas d'enthousiasme débordant pour autant du gouvernement français.
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, invité d'Europe 1 : "Cette
proposition nous l'accueillons à la fois avec intérêt et avec prudence. Intérêt
parce que c'est la première fois qu'il y a cette ouverture et cela peut
permettre, peut-être de trouver une piste de solutions, prudence parce que c'est
un revirement brusque et parce que c'est très difficile à organiser. "
Laurent Fabius rappelle les trois conditions de la France,
déjà annoncées hier par communiqué :
1/ que Bachar Al Assad s'engage à laisser détruire son
arsenal chimique.
2/ qu'il y ait une résolution contraignante du Conseil de
sécurité de l'ONU.
3/ que la Cour Pénale Internationale soit saisie pour
condamner les responsables de l'attaque du 21 août.
Prudence du gouvernement
Espoir mesuré aussi du président de l'UMP Jean-François Copé
sur iTélé : "Pour moi c'est une lueur d'espoir dans un ciel sombre
parce que pour la première fois nous avons une initiative diplomatique qui
laisse à penser que chacun comprend que l'on ne peut pas considérer comme
totalement impunie l'utilisation des armes chimiques. C'est un début d'espoir
puisque jusqu'à présent c'était le déni complet de réalité face à ce qui est un
crime contre l'humanité. "
Majorité et opposition plutôt à l'unisson
Satisfaction aussi de Jean-Luc Mélenchon après cette
proposition russe. Le leader du Front de gauche en désaccord en revanche sur
l'analyse. Pour Laurent Fabius, la menace des frappes a joué, mais pas pour
Jean-Luc Mélenchon.
"Si elle permet d'éviter la guerre venue de l'extérieur,
c'est tout à fait positif. Pour faire plaisir et empêcher que les Etats-Unis perdent
la face et encore plus le pauvre président Hollande, tout le monde s'en sort la
tête haute et il n'y a pas de frappe. "
Les propos de François Fillon font toujours beaucoup parler
L'ancien Premier ministre qui appelle à voter pour le moins
sectaire des candidats en cas de deuxième tour FN-PS aux Municipales. François
Fillon précise : "Oui, le socialiste peut-être plus sectaire. " Sous
entendu : oui il faut peut-être choisir le FN. Des propos ambigus qui
continuent d'alimenter la machine à petites phrases. Reniement ou pas, c'est un
manque de clarté, estime Dominique de Villepin invité de Radio Classique.
"En politique on peut couper, comme dans la vie, les
cheveux en deux. Quand on les coupe en quatre, c'est prendre le risque de semer
le doute, l'incompréhension. Sur cette question, Jacques Chirac a fixé une
ligne qui reste la ligne de la famille UMP, qui est de ne jamais faire de
compromis avec le Front national. C'est une ligne claire, compréhensible par
tout le monde. "
D'après Le Figaro , François Fillon assume : "Je
revendique ma liberté, je ne veux plus de cette règle stupide du ni, ni, ni
Front National, ni PS ". Des propos
limpides contrairement à ceux que disaient ses proches hier. Clarté ou ambigüité,
une certitude : François Fillon occupe toujours ce matin le devant de la scène.
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