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Manuel Valls sur le grill

Comment va-t-il détailler sa feuille de route ? En quoi consistera précisément le pacte de responsabilité ? Où se feront les 50 milliards d'économie annoncées ? Beaucoup d'interrogations auxquelles le Premier Ministre devra répondre cet après-midi lors de son discours de politique générale. Ses ministres ne se mouillent pas.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
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Pas question de dévoiler quoi que ce soit même si François Rebsamen, le nouveau ministre du travail, justifie, sur RTL, la nécessité des coupes budgétaires, potentiellement explosives pour le gouvernement alors que les arbitrages tardent à venir.

"Il y a même des économistes qui disent que certaines coupes dans les dépenses publiques ne sont pas forcément nuisibles à la croissance. Ce qu'il faut, c'est réduire le déficit budgétaire, c'est l'objectif pour garder notre indépendance. Je pense qu'il y a des secteurs productifs sur lesquels on ne doit pas faire de coupe et il y a d'autres secteurs où on peut faire des économies. Cela représente 1,4% d'économies à réaliser sur le budget de l'Etat ce n'est pas impossible. "

Manuel Valls promet du concret, à l'image du discours de son maître à penser Michel Rocard en 88. Du concret et de la concision pour ce type d'exercice. On parle d'une intervention de 45 minutes, deux fois plus courte que celle de Jean-Marc Ayrault. L'ancien Premier ministre que ne cite par Jean-Jacques Urvoas, député proche de Manuel Valls, sur RFI. Mais la publicité comparative n'est pas loin.  

"Chaque Premier ministre marque son discours de politique générale. Il y a eu des succès, je me rappelle de celui de Dominique de Villepin et il y a ceux qui ont moins marqué. Je souhaite qu'il soit assez court, car son travail est de hiérarchiser les priorités, or quand on fait un discours long on arase, tout est un peu identique, tout se vaut. "

Du côté de l'opposition, on attend de la clarté


Etre clair, là où c'est flou. C'est ce que demande notamment l'ancien ministre du budget Eric Woerth sur iTélé.  "On est dans une situation extraordinairement grave qui est d'ailleurs sous estimée la plupart du temps. Avec un président qui a fait une politique contre l'entreprise au début, pour l'entreprise maintenant, une baisse des charges, une augmentation des impôts... on est dans une sorte de contradiction permanente. Au Premier ministre d'éclaircir cela et de dire comment et dans quel calendrier. "

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Nicolas Hulot, invité de France Info, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, veut une remise à plat de la fiscalité.  ](http://www.franceinfo.fr/environnement/l-invite-de-8h15/nicolas-hulot-prudent-sur-l-action-de-mme-royal-a-l-ecologie-1378437-2014-04-08)

"Remettons à plat l'ensemble de la fiscalité et faisons en sorte qu'il n'y ait pas une petite commission qui travaille sur la fiscalité écologique et puis un groupe qui travaille sur la réforme de la fiscalité. Il faut un basculement complet des régulations et que l'on dise bien que pour les classes moyennes, les ménages les plus défavorisés et les PME cela sera à pression fiscale égale. "

La question du vote de confiance


Sans véritable suspense. Manuel Valls a déminé, consulté, cajolé alors que la majorité grognait. A-t-il convaincu ? Probablement. Notamment les députés socialistes qu'il a reçus dès dimanche. Ceux qui redoutent une politique trop sociale-libérale. De toute façon, il n'y a pas d'alternative prévient le chef de file des députés socialistes Bruno le Roux sur Europe 1.

"Le gouvernement qui va prendre en compte le message des électeurs et mener la politique de redressement et de justice sociale ce serait une faute. Ne pas voter la confiance et penser qu'il y aurait quelque chose de mieux à faire ailleurs. L'alternative est de l'autre côté de l'hémicycle, dans les 130 milliards d'économies qui sont proposées par l'UMP. Est-ce que c'est ce que veulent les députés socialistes ? Non. "

Le Président du groupe socialiste à l'Assemblée qui se montre menaçant : "Ces députés ont souvent été élus parce que le Président a été élu ", dit-il sur le site internet de Libération. Autrement dit, silence dans les rangs si vous voulez l'investiture socialiste en 2017.

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