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Le désarroi de la gauche, la prudence de la droite et l'ambition du FN

Au lendemain du second tour des municipales, les invités politiques se sont exprimés ce lundi matin sur les conséquences de cette élection.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Tout le désarroi de la majorité défaite et du gouvernement
désavoué pouvait se mesurer dans les réponses de Stéphane Le Foll, ministre de
l'Agriculture, sur RTL  : "Bien sûr qu'il (le président) est inquiet.
Inquiet et déterminé. Il n'y a pas non plus d'abattement. C'est une défaite
sévère. (...) Je pense qu'il prendra la parole, pour s'expliquer. On ne va pas se
mettre à changer tout le temps. Il faut simplement faire en sorte que le
message envoyé se traduise par un certain nombre de mesures.
"

"Les Français nous attendaient sur un seul terrain :
le terrain économique et social" (Gérard Collomb)

La seule réponse donnée la majorité ce matin est que François
Hollande a entendu le message. Mais on ne sait toujours pas comment il y
répondra. Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, n'a d'ailleurs
pas changé une virgule de son discours de la semaine dernière, sur France 2  :
"Ca veut dire plus d'efficacité, de rapidité dans la mise en œuvre des
décisions, de pédagogie sur notre priorité, sur le sens des mesures que nous
prenons, sur les projets de société que nous mettons en œuvre, qui ne doit pas encore
une fois opposer l'efficacité économique et la justice sociale.
"

Moins langue de bois, Gérard Collomb, le maire réélu de
Lyon, a analysé la défaite au micro de France Inter  : "Nous avons
voulu aller sur tous les terrains, alors que les Français nous attendaient sur
un seul terrain : le terrain économique et social. J'espère que dans les
prochains mois, c'est ce terrain là qu'on va labourer de manière à pouvoir
répondre à nos concitoyens.
"

"Je déteste le triomphalisme " (Laurent Wauquiez)

A l'UMP, malgré la victoire, certains se montrent très
prudents. Laurent Wauquiez, invité de France Info , considère qu'il faut
travailler sur un projet pour être prêt à retrouver le pouvoir un jour : "Moi
je déteste le triomphalisme et je pense que l'élection d'hier ne doit pas donner
place à du triomphalisme de notre part. Il y a une sanction de la gauche, c'est
une sanction qui est très lourde. Mais il nous reste à la transformer en
adhésion à nos idées, à nos projets et à ce qu'on met sur la table.
"

Jean-François Copé ne boude pas les victoires de la droite. Le
Président de l'UMP appelle chacun à être patient : "Ce qui compte, c'est
que je suis surtout à la tête d'une famille politique, qui désormais a pris la
tête des grands partis de France. Il peut toujours y avoir des querelles d'ambition,
c'est humain. Et ce qui s'est passé aujourd'hui est très important. Moi j'avais
dit, bien souvent, à ceux de mes aînés qui parlent de 2017 qu'on ne gagnerait
pas en 2017 si avant on n'avait pas gagné les élections municipales de 2014
."
Jean-François Copé, sur l'antenne de RTL , qui demande aussi un remaniement avec
un nouveau Premier ministre et un changement de politique.

Marine Le Pen ne cache pas son ambition

Enfin, ceux qui ne mettent aucun bémol à leur victoire, ce
sont les responsables du Front national. Marine Le Pen, sur BFMTV , considère
que c'est succès pour son parti et que ce n'est que le début : "Je
suis satisfaite, parce que nous avons dépassé les objectifs que nous nous
étions fixés. (...) Nous avons gagné assez de villes pour pouvoir faire la
démonstration de nos capacités. Comme ça, on va réussir à démontrer que les
Français pourront nous faire confiance demain, peut-être pour nous confier des
départements, peut-être pour nous confier des régions, et je l'espère un jour pour
nous confier le pays
."

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