L'expulsion d'une jeune Kosovare met le feu aux poudres à gauche
Non, répond le patron des députés PS Bruno Le Roux qui, à
l'instar de plusieurs responsables de gauche, s'émeut de la façon dont la
police a procède. Il attend "de savoir ce qui s'est réellement
passé ", mais "cette famille semblait en voie d'intégration,
sédentarisée, scolarisée ". Surtout, "il ne faut pas aller chercher
les enfants à l'école" , insiste Bruno Le Roux qui, sans cautionner les
attaques au bazooka dont fait l'objet Manuel Valls, interpelle néanmoins le
ministre de l'Intérieur. Manuel Valls dit "respecter le droit des
étrangers ", un peu court, estime Bruno Le Roux sur iTélé.
"Il ne faut pas laisser les choses comme elles ont été
faites et ne pas être dans la justification de nous sommes dans les textes. Il
y a les textes et il y a la façon dont on les applique. Le ministre doit
rappeler aux préfets la faculté qui est la leur. "
Prudence
Le sujet est évidemment brûlant à gauche, après la polémique
incendiaire sur la capacité d'intégration des rom. Du coup, au gouvernement, on
est très prudent, comme le montre cette déclaration de Marisol Touraine,
ministre des Affaires sociales, sur France Info ce matin.
"La loi doit être respectée dans tous les sens. Il n'y
a pas de droit à être sur notre territoire en situation irrégulière, mais il y
a un droit à ce que cela se passe dans la dignité, le respect de la personne,
et le respect des droits. "
Manuel Valls est-il dans son tort ?
La polémique est-elle justifiée ? Non, répond sur BFM TV le
président de l'UDI Jean-Louis Borloo.
"Je ne suis pas sûr que ce soit l'exemple prioritaire
à faire. Des expulsions de gens qui viennent d'arriver, de gens seuls sont
préférables à ce genre de situation. Cela dit, la loi est la loi et il faut
bien qu'elle soit respectée et qu'il y ait en France essentiellement des
personnes en situation légale. "
Beaucoup plus sévère, évidemment, Jean-François Copé le
patron de l'UMP, estime que le ministre de l'Intérieur trouve les mots justes,
mais pour les actes, on repassera.
"La question c'est de savoir ce que l'on fait avec des
gens qui sont en irrégularité sur notre territoire. Valls a raison de le dire,
mais à un moment il arrive au bout de sa logique. Voilà, un homme, ministre de
l'Intérieur, avec ses 150% de popularité qui fonde son succès sur le fait de
dire ce qu'il faudrait faire sans jamais le faire. Nicolas Sarkozy, il faisait
des lois, il les appliquait et la délinquance baissait. "
Pas d'action
Le gouvernement n'agit pas : c'est précisément l'accusation
signée Marion Maréchal Le Pen, députée FN du Vaucluse sur RTL.
"C'est un show voulu et orchestré par Manuel Valls
parce qu'il faut donner des cautions, le sentiment qu'il y a des mesures prises,
pour tenter de faire croire aux Français que quelque chose est fait. Mais cela
est dérisoire par rapport au flot d'immigration illégale qui continue d'arriver.
On va susciter la polémique volontairement pour mettre le focus sur un
évènement et l'arbre qui cache la forêt. C'est cela qui est amusant. "
Une affaire "amusante " qui met le feu aux poudres
à gauche, et ce n'est sans doute pas terminé.
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