Affaire des écoutes ou affaire Taubira?
Ce mercredi, Christiane Taubira a brandi des documents devant les journalistes pour expliquer qu'elle n'avait pas menti, qu'elle n'était pas au courant du contenu des écoutes. Sauf que dans ces courriers du parquet, on découvre que la garde des Sceaux a reçu des synthèses de ces écoutes qui mettent en lumière un soupçon de trafic d'influence de la part de Nicolas Sarkozy.
Mais ce n'est pas ça que retient Jean-François Copé. Le patron de l'UMP affirme que si la majorité savait elle a pu utiliser ces informations.
"On peut donc se demander s'il n'a pas contribué à violer le secret de l'instruction. Il y a des coïncidences troublantes et quand on nous dit que c'est la droite qui enfume, c'est insupportable d'entendre cela. "
C'est bien de l'enfumage s'indignent tous les membres de la majorité. Un écran de fumée monté par l'UMP pour cacher les affaires Copé/Sarkozy. A l'Elysée, voici ce que dit un proche du président :
"On ne parlera plus de ça demain, mais on parlera encore des affaires de Nicolas Sarkozy après-demain."
En écoutant le ministre du Travail, on s'aperçoit que les éléments de langage sont bien passés. Michel Sapin sur Europe 1 : "Qui fait l'objet d'enquêtes de la Justice ? Nicolas Sarkozy. Pourquoi me parler de Mme Taubira alors que ce qui est aujourd'hui sur la table ce sont des faits qui sont reprochés à Nicolas Sarkozy ? Laissons travailler tranquillement la Justice qui ira jusqu'au bout. "
Toute la majorité est décidément sur le pont pour défendre le gouvernement sur le mode le vrai sujet ce sont les affaires Sarkozy. Thierry Mandon, le patron des députés socialistes : "On a un bruit énorme fait par l'opposition qui n'a qu'un objectif, masquer le concert, le tintamarre de casseroles, au milieu desquels la vie publique de l'UMP et de Nicolas Sarkozy est en train de se dérouler. "
Il n'y a pas eu de dysfonctionnement de l'Etat affirme la ministre de la Fonction publique, invitée de France Info.
"Tout cela est fortement bien organisé mais que l'on arrête. Il n'y a eu aucun dysfonctionnement de l'appareil d'Etat et en particulier du ministère de la Justice. Que l'on revienne aux réalités. La Justice fait son travail, ce n'est pas facile parce qu'il s'agit d'un ancien président de la République, mais il ne faut pas qu'on entre dedans. "
Pour le leader du Parti communiste, la vraie question, ce n'est pas quand le gouvernement a été informé de ces écoutes, mais est-ce que la justice a pu librement faire son travail ?
Réponse de Pierre Laurent, le numéro un du PCF sur France 2 : "La vraie question est de savoir si elle s'est mêlée de l'instruction. Je n'ai pas la réponse. La question est de savoir si les uns, les autres vont laisser la Justice aller au bout de cette enquête. "
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