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Thierry Solère, le "vrai-faux rebelle de la sarkozie"

Il a 40 ans, une carrure de rugbyman, mais c'est un gamin ingrat, un ambitieux assoiffé de reconnaissance, "une caillera du 9-2". L'expression est inattendue pour décrire le nouveau député UMP de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, le fief de Nicolas Sarkozy. Mais c'est ainsi que le nouvel observateur nous dresse le portrait de Thierry Solère, l'homme qui a osé se mettre sur le chemin de Claude Guéant aux législatives et qui l'a fait tomber, de 334 voix, le 17 juin dernier.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Solère est l'un des vrais-faux rebelles de la sarkozie, nous dit l'hebdomadaire. Un jeune homme pressé, ambitieux, et tellement Sarkozien, au bout du compte. Car il n'a fait que suivre l'exemple, Thierry Solère, l'exemple d'un certain Sarkozy Nicolas, qui avait raflé la mairie de Neuilly à Charles Pasqua en 1983, pour assouvir ses ambitions décomplexées, la droite du 9-2 ne respecte rien, surtout pas ses ainés, nous dit le Nouvel Obs.

L'élection de Thierry Solère aux législatives a commencé par une vexation. A l'UMP, "ils" ne l'ont même pas appelé pour l'informer que Guéant serait parachuté à Boulogne. Du coup, Solère s'est mis en colère, il s'est présenté en dissident, jouant la "droite cool" contre le glacial ministre de l'intérieur.

Mais c'est lorsque Thierry Solère parle de lui, que le modèle originel semble le plus évident. Solère a le gout de la réussite, il se vante de "très bien gagner sa vie dans le privé", puis il décline son CV, assistant parlementaire "à 23 ans", maire adjoint de boulogne en 2001 "j'ai à peine 29 ans", dit-il. Il imite très bien aussi les roulements d'épaules et les tics de l'ancien président de la république.

Ce qu'il doit au système sarkozyste ? Et à Nicolas Sarkozy ? "rien, absolument rien !", c'est sa réponse, en 2007. Thierry Solère tenait pourtant les blogs de campagne du candidat de l'UMP, et il souvient aussi d'une précédente rencontre, début 2004, Sarkozy est ministre de l'intérieur, et il veut succéder à Charles Pasqua à la tête du département des Hauts-de-Seine. Solère veut, déjà, se présenter en dissident. Il est convoqué place Bauveau, et il raconte ce dialogue :

Nicolas sarkozy lui dit "Thierry, j'ai des projets pour toi... mais là, faut passer ton tour..."
Solère est gêné, mais il ne cède pas...
Alors Sarkozy conclut : "Ok, casse-toi, vas-y ! Mais t'as intérêt à gagner" !
Thierry Solère a gagné, deux fois.

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