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Saonois, le cheval du boulanger au prix de l'Arc de Triomphe

Ce pur-sang, acheté par un boulanger seulement 8.000 euros, est devenu un des meilleurs champions français.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Dimanche, Pascal Treyve n'allumera pas son four à pain. Vous
ne le verrez pas à Bellegarde-en-Forez, son village de la Loire. Le boulanger
sera à l'hippodrome de Longchamp, pour voir courir son trésor, baptisé Saonois.
Ce pur-sang va s'aligner au départ avec les chevaux les plus réputés. Le prix
de l'Arc de Triomphe
est une consécration.

Dans Le Figaro , Delphine de Mallevoüe raconte le
destin inattendu de Pascal Treyve, et sa double passion pour la boulangerie et
pour les courses hippiques. A l'adolescence, le jeune homme hésite : sera-t-il
driver ou boulanger ? Finalement, il choisit le pain mais il garde un oeil sur
les chevaux. Un jour, sur internet, il découvre l'existence de Saonois, un
poulain français de petite taille, très prometteur. Le boulanger casse sa
tirelire. Il achète l'animal 8.000 euros, avec un ami entraîneur, Jean-Pierre
Gauvain. Saonois participe à une première course, puis à une deuxième. Le
succès est immédiat : en moins d'un an, sur treize compétitions, il en gagne
sept, et il se place six fois.

En juin dernier, à Chantilly, Saonois franchit un cap. Avec
son cavalier, Antoine Hamelin, qui n'a que vingt ans, il remporte le prix du
Jockey Club. Double révélation pour le milieu hippique : un grand jockey et un
grand cheval. Des investisseurs du Qatar s'intéressent au pur-sang. Ils sont
prêts à l'acheter. Ils mettent sur la table trois millions d'euros. C'est 375
fois le prix auquel Pascal Treyve a acheté son animal. Pourtant, le boulanger
décide de garder Saonois. Dans le Figaro, il s'explique : c'est sûrement
"une connerie", dit-il, mais c'est "le choix du coeur". Le
propriétaire est persuadé que Saonois peut gagner dimanche, à Longchamp.
Jusqu'à la course, il ne va pas quitter son cheval. Il craint la malveillance
des grands propriétaires, leur jalousie, et même les empoisonnements : les
seaux d'eau et les mangeoires seront surveillés de près.

Que Saonois gagne ou perde dimanche prochain, Pascal Treyve
va changer de vie. Dans Le Figaro , il explique qu'il va abandonner la
boulangerie et les semaines à rallonge. Il veut se consacrer entièrement à son
cheval et aux champs de course. D'ailleurs, il va maintenant racheter une
pouliche, la soeur de Saonois, son champion.

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