Sama Al-Masri, la danseuse égyptienne qui se moque des islamistes

Sur internet, en cinq jours, la vidéo a été déjà été vue 640
000 fois. Sama Al-Masri est debout, face à la caméra. Derrière elle, le drapeau égyptien. La danseuse est habillée en noir, elle porte des bijoux. Pendant plus
de trois minutes, elle fait le clown. Elle brandit des pancartes, elle fume le
narguilé, elle gonfle des ballons, elle brandit des pistolets, elle se bouche
le nez devant un pot de chambre. Et en même temps, bien sûr, elle se déhanche.
Elle danse.

Les Egyptiens connaissent bien cette mélodie populaire. En
revanche, ils découvrent les paroles inventées par Sama Al-Masri. Sur le site
de Courrier International ,
May Elias et Ahmed Adli les décortiquent. Que dit l'artiste ? Elle attaque
directement le président Mohamed Morsi et les islamistes au pouvoir : "Ca
pue toujours autant ", dit-elle. Sama Al-Masri traite les dirigeants de
"voyous ", de "voleurs ", de "marchands de
religio n", de "terroristes ". Pour que les choses soient encore
plus claires, elle brandit une pancarte : "non à la Constitution ! ".
Ce projet est soumis en ce moment au vote des Egyptiens.

A la fin de la vidéo, un homme s'approche de la danseuse et
la menace. Courrier International explique que cette scène fait allusion à un
événement qui s'est vraiment produit : il y a quelques jours, la grande
militante Shahinda Makled haranguait la foule quand un homme très costaud est
venu la faire taire. D'ailleurs, Sama Al-Masri affirme qu'elle a elle-même été
menacée, qu'elle a subi une tentative d'enlèvement la semaine dernière, la
veille du référendum.

La danseuse a l'habitude d'interpeller le président Mohamed
Morsi. Elle l'avait déjà fait le mois dernier, dans une autre vidéo. Elle
promet qu'elle va continuer. Elle espère que des chaînes de télévision vont
diffuser son clip. En Egypte, Sama Al-Masri est connue. Elle veut profiter de
sa notoriété pour défendre ses convictions. Sur les réseaux sociaux, les
réactions sont partagées. Beaucoup applaudissent. D'autres sont furieux qu'une
femme se mêle de politique, surtout une danseuse. Ils vont devoir s'y habituer.