Robert Culat, le prêtre qui prêche pour la musique métal
La scène se déroule dimanche dernier, à Lyon, dans la chapelle de la Mache. Stephane Rabut la décrit sur le site Rue89. Sous un cruficix, devant des statuts de saints en plâtre, les fidèles se sont assis. Il y a des catholiques, venus par curiosité ; ils participent à une série de conférences sur "l'Eglise et les Arts". Et puis ce jour là, il y a d'autres catholiques, d'un genre particulier : des fans de musique métal. Et le premier d'entre eux, le père Robert Culat.
Le père Culat a 44 ans. Il a des lunettes, un bon sourire, un air tranquille. Pourtant, Robert Culat aime la musique qui déménage : le métal , considéré par certains catholiques comme une musique du diable, une représentation du mal. Il faut dire que les groupes de métal jouent avec ce cliché. Dans les clips, des musiciens brandissent des symboles sataniques ; ils ne reculent pas devant les provocations antireligieuses. Robert Culat le sait, mais il s'en moque. Il défend la musique qu'il aime.
Le métal, il l'a découvert lorsqu'il était aumônier dans les lycées, au contact des élèves : "de ma vie, je n'avais jamais vu personne avec un look pareil : cheveux longs, tee-shirts noirs... Pourtant, ces métalleux étaient bien catholiques. Cela a aiguisé ma curiosité". Très vite, la curiosité devient une passion. Robert Culat veut tout savoir sur cette musique. En 2007, il publie même un livre : "L'âge du métal", pour faire connaître ces groupes, au-delà des clichés.
En 2010, il va plus loin. Il propose une présence chrétienne au festival Hellfest, près de Nantes - le grand rendez-vous des amateurs de métal. Le festival est d'accord. Mais l'évêque de Nantes refuse. Chez les métalleux, le prêtre a gagné une vraie reconnaissance. Sur les forums internet, il est surnommé "padre Bob".
Il ne se décourage pas. Il rêve toujours de rapprocher Dieu et la musique métal. Sur le site Rue89, il a des arguments : "c'est une musique qui demande un effort. Elle est aussi élitiste que le jazz ou la musique classique". Pour le père Culat, le metal a même une vertu spirituelle : cette musique "nous renvoie en pleine face la réalité de notre monde. Le métal parle de la mort qu'on cache de plus en plus, de la guerre... Il peut donner un supplément d'âme. Il remplit une fonction que ne tient plus l'Eglise catholique".
Aujourd'hui, le père Culat est installé à Copenhague. Toujours dans l'amour de Dieu, et toujours dans la passion du métal. Il prépare d'ailleurs un nouveau livre sur son groupe préféré, les suédois du groupe Opeth.
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